Donald Trump, qui a triomphé lors des primaires américaines, pourrait bien, un jour, devenir un héros de l’Europe. Un héros, une icône, allons-y, un père fondateur, au même titre que Jean Monnet et Robert Schuman. Et tiens, pourquoi pas un jour des statues de Trump sur les places de Paris, Bruxelles, Berlin ou Rome. Alors c’est une blague, bien sûr, mais pas complètement.
Parce que "l’agent orange", comme ses adversaires le surnomment parfois, est peut-être en train, de nous réveiller. En menaçant d’abandonner l’Ukraine face à Poutine, Trump nous place face à nos responsabilités, alors que depuis longtemps, nous nous abritons douillettement et paresseusement sous le parapluie américain.
Trump n’est pas encore élu. Bien sûr, mais vous savez, les Républicains bloquent déjà au Congrès une partie de l’aide promise par Washington à Kiev. La menace est donc immédiate, car l’Ukraine est en difficulté, et comme Poutine n’est pas du genre à s’arrêter tout seul, disons que cela chauffe. L’effet Trump est déjà là.
Et cela marche ? Un peu. Il y a en tout cas un début de prise de conscience. Ça se voit par exemple dans ton plus dur employé par Emmanuel Macron – et il a raison sur ce point !
Ça se voit, aussi, dans le budget de défense allemand qui a connu une augmentation historique. Même l’Union européenne, par la voix de Thierry Breton, propose un fonds de réarmement de 100 milliards d’euros sur plusieurs années. L’Europe est peut-être en train de muer.
Et tout cela est à la hauteur de l’enjeu ? Non, on est encore très loin du compte ! La France, par exemple, restera cette année sous les 2% de son PIB consacré à la défense, ce qui est en dessous de la norme Otan. Et puis son aide à l’Ukraine demeure faible.
La France refuse toujours de livrer ses vieux mirages 2000 D à Kiev
La France refuse toujours de livrer ses vieux mirages 2000 D à Kiev, et l’Allemagne, elle, ne lâche toujours pas ses missiles Taurus. Pour vous donner un aperçu du problème, l’Europe a promis l’an dernier un million d’obus à l’Ukraine pour mars 2024, et elle n’y arrive pas, car son industrie ne suit pas. Or, la Corée du Nord en a fourni autant à la Russie en trois mois, selon les renseignements sud-coréens.
Attention, si l’Europe se rendort, et rate cette occasion de se doter enfin des instruments de sa souveraineté, c’est peut-être à Moscou qu’il y aura des statues de Trump. Et là, ce sera du premier degré.
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