ÉDITO - La France insoumise : Étienne Gernelle dénonce le "trumpisme soft" du parti

La procédure de destitution d'Emmanuel Macron, portée par La France insoumise, a été jugée recevable par le bureau de l'Assemblée. Derrière cette manœuvre, dans son édito du 18 septembre, Étienne Gernelle voit une "trumpisation" de la politique française.

Jean-Luc Mélenchon a estimé ce vendredi qu’il fallait « monter le niveau d’exigence.

Crédit : SAMEER AL-DOUMY / AFP

Procédure de destitution de Macron : du "trumpisme" soft

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ÉDITO - Procédure de destitution de Macron : du "trumpisme" soft

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Il est difficile de ne pas être frappé par les traits communs entre la stratégie de Jean-Luc Mélenchon dans cette affaire de destitution d'Emmanuel Macron et la méthode de Trump. Il faut quand même préciser que la procédure de destitution n'a aucune chance. Mais ça n'est pas la question, ça n'est pas le but.

L'objectif de La France insoumise, c'est de faire la promotion d'une réalité alternative. La réalité fictive selon laquelle le NFP aurait gagné les élections législatives et Lucie Castets devait obligatoirement obtenir Matignon. C'est faux. La gauche a obtenu 28% des voix au premier tour.

C'est l'un de ses plus bas scores sous la Vᵉ République. Le NFP dispose de 193 députés. Faudrait-il donc que les 384 autres députés s'inclinent devant eux ? C'est une énorme blague. La seule vérité est que l'Assemblée est éclatée et que le jeu des coalitions est ouvert. Personne n'a volé sa victoire au NFP, car il n'a pas gagné.

Le mythe de la victoire volée

Donald Trump, depuis sa défaite en 2020 contre Joe Biden, entretient le mythe selon lequel on lui a volé sa victoire. C'est évidemment archi-faux. Il a d'ailleurs enclenché de multiples procédures de recours, toutes perdues, mais qu'importe parce que ça marche dans l'opinion. Plusieurs sondages indiquent qu'aujourd'hui encore, environ 30% des Américains pensent que l'élection de 2020 a été volée.

C'est en cela que la méthode de Mélenchon ressemble à celle de Trump. Ils entretiennent un climat de défiance envers les institutions démocratiques, y compris en s'appuyant sur des faits alternatifs, des mensonges. C'est une des méthodes de mobilisation populiste éprouvée. À l'heure des réseaux sociaux, un mensonge répété mille fois, un million de fois, peut finir par devenir une vérité. La différence, bien sûr, et elle est énorme, c'est que les trumpistes, eux, sont passés à l'acte.

C'est sur le fondement de cette fausse revendication trumpienne que les manifestants ont attaqué le Capitole. Alors, fort heureusement, en France, nous n'en sommes pas encore là. C'est pour ça que le trumpisme de LFI est, pour l'instant, un trumpisme soft. Mais du point de vue de la santé de notre démocratie, ça n'est pas rassurant du tout.

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