ÉDITO - Délit de "provocation à l’abandon des soins" : "Un peu de sérieux de la part de la secrétaire d'État aurait été bienvenu", tacle Ventura

Un délit a enfin été créé pour lutter contre certains pseudo-thérapeutes et leurs remèdes miracles. "Enfin", parce que cela a donné lieu à un sacré pataquès politique. Mais d’abord, laissez-moi vous expliquer de quoi il s’agit : c’est le délit de "provocation à l’abandon des soins". C’est pour lutter contre tous ces gourous, ces faux docteurs que l’on peut retrouver sur le net, sur des plateformes très sérieuses telles que Doctolib et qui incitent les patients à laisser tomber leurs traitements pour des médecines dites "douces" ou "naturelles". Ce n’est ni plus ni moins qu’une dérive sectaire.

Il y en a qui vont jusqu’à vous proposer des injections de "gui" pour soigner le cancer. Boire du jus de citron aussi permettrait la guérison. C’est sûr que c’est moins lourd que la chimio, mais on se met en danger lorsqu’on interrompt un traitement.

Alors il a fallu deux votes pour faire passer ce délit, notamment parce que du côté du gouvernement et de la secrétaire d’État à la Citoyenneté, on s’était un peu endormi sur ses lauriers. Le texte a tellement été mal préparé qu’il a permis à une coalition LFI, LR, RN de faire capoter le projet de loi au nom des "libertés publiques", et aussi parce qu’ils craignaient que ce texte pénalise les lanceurs d’alerte très critiques à l’égard de l’industrie pharmaceutique.

Sans compter que la secrétaire d'État Sabrina Agresti-Roubache s’est montrée particulièrement coulante avec des amendements RN. Sans doute leur proximité commune avec le Pr Didier Raoult ... En tout cas sur un sujet aussi important, un peu de sérieux de la part de la nouvelle secrétaire d'État aurait été bienvenu.

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