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INVITÉ RTL - Secte de yoga : les victimes étaient "des femmes jeunes, en quête de reconnaissance", selon le lanceur d'alerte

De nombreuses questions se posent après le démantèlement d'un mouvement international de yoga tantrique, qui a permis d'abuser sexuellement de nombreuses jeunes femmes. Profil des victimes, fonctionnement interne de la secte… Hugues Gascan, le président du groupe d'études du phénomène sectaire, décrypte sur RTL la secte qu'il a aidé à démasquer.

L'arrestation de Gregorian Bolivaru en 2004, gourou d'une secte de yoga tantrique à l'origine de nombreux abus sexuels sur des jeunes femmes (Illustration).
Crédit : STRINGER / AFP
SECTE YOGA - Le lanceur d'alerte Hugues Gascan est l'invité de RTL Midi
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TOUT SAVOIR SUR - La secte internationale de yoga tantrique
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La rédaction de RTL & Jérémy Billault & Joanna Wadel
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Après le vaste coup de filet et l'arrestation du gourou présumé, 15 personnes sont présentées ce vendredi 1er décembre à un juge d'instruction, dans le cadre de l'enquête autour d'un mouvement international basé sur le yoga. Dans ce système tentaculaire, des jeunes femmes étrangères étaient recrutées avant d'être abusées sexuellement

À la tête de ce mouvement se trouve Gregorian Bivolaru, 71 ans, de nationalités roumaine et suédoise. Il a monté cette secte dans les années 1990 en Roumanie avant d'étendre son réseau à une trentaine d'autres pays à travers le monde

Hugues Gascan, président du groupe d'études du phénomène sectaire, fait partie de ceux qui ont permis ce démantèlement. Ce dernier a accepté d'éclaircir pour RTL ce vendredi les zones d'ombres qui entourent cette affaire. "C'est une organisation internationale qui est présente dans plus de trente pays", rappelle d'abord le spécialiste, qui précise que "beaucoup d'associations qui s'intéressaient à la problématique sectaire en France avaient un œil sur ce mouvement". 

Selon Hugues Gascan, "la direction internationale du mouvement était probablement implantée en France". "On en est arrivé à la conclusion que les adeptes féminines qui étaient abusées venaient de l'hémisphère sud, d'Amérique du Sud, d'Australie, de Nouvelle-Zélande", poursuit-il. Ce qui explique qu'il n'y avait pas de plaintes déposées en France jusqu'ici, les victimes étant trop éloignées géographiquement.

Un mode opératoire bien rodé

Concernant le mode de recrutement des adeptes, Hugues Gascan décrit "un mouvement qui marche en cercle concentrique, avec un premier produit d'appel qui est du yoga", avec "des pratiques sexuelles", ce qui "ne pose pas de problème dans un État de droit", souligne-t-il par ailleurs. Mais "les adeptes les plus 'accrochées' étaient invitées chaque année, en août, à participer à un grand regroupement dans la Loire", ajoute l'expert. Il y était demandé "aux adeptes féminines, jeunes, de produire des photos en sous-vêtements ou en maillot de bain", indique-t-il encore. 

Ces clichés étaient envoyés au guide spirituel, Gregorian Bivolaru, qui "faisait un casting", et "invitait ensuite des adeptes de pays lointains à venir le rencontrer pour une initiation à Paris", explique Hugues Gascan. 

Des victimes jeunes et vulnérables

Ces adeptes étaient pour la plupart "des jeunes femmes de 20, 25 ans à l'époque, en recherche de valeur dans la vie", détaille Hugues Gascan à propos des victimes. Celles-ci étaient en quête d'"une meilleure image d'elles-mêmes, d'une meilleure reconnaissance", pointe le chercheur. Parmi les proies du gourou, figurent également "des gens très éduqués", dont "une médecin, victime du même stratagème", révèle Hugues Gascan, d'après les contacts qu'il a eus avec des témoins. 

Nombre d'entre elles se sont senties abusées : "Elles viennent pour une illumination, et se retrouvent dans une garçonnière de 15 m², avec un gourou vieillissant qui a plus de 70 ans. Elles ressortent déçues, voire abimées mentalement", relate encore Hugues Gascan. Le mode opératoire était réglé comme du papier à musique, afin d'isoler ses femmes loin de leur entourage le temps d'abuser d'elles, explique le spécialiste du phénomène sectaire : "Les femmes étaient invitées à se rendre à l'aéroport de Buenos Aires par exemple, un responsable du mouvement leur remettait le billet pour aller à Paris", dit-il.

Une fois arrivées sur le sol français, "leur téléphone portable et leur passeport étaient soustraits", indique Hugues Gascan. Toutefois, après le traumatisme de l'initiation, "le groupe faisait en sorte d'essayer de les requinquer un petit peu, pour qu'elles retournent en forme dans leur pays". Ce qui explique que l'affaire a mis du temps à éclater. 

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