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Secte internationale de Yoga : ce que l'on sait de cette organisation de "yoga tantrique"
Un homme de 71 ans a été arrêté aux côtés d'un certain nombre de "lieutenants", mardi 28 novembre. Il est soupçonné d'être à la tête d'un vaste système lui permettant, sous couvert de l'apprentissage du yoga, d'abuser sexuellement d'un grand nombre de victimes.
Coup de filet spectaculaire dans toute la France contre une secte internationale. Un total de 41 personnes ont été interpellées mardi 28 novembre, parmi lesquelles le gourou de cette secte, officiellement à la tête d'une école de yoga. Il s'agit de Gregorian Bivolaru, Roumano-suédois de 71 ans, fondateur du Mouvement pour l'Intégration Spirituelle vers l'Absolu (MISA). Cette organisation se présente comme une école de Yoga tantrique dont le but est d'éveiller la spiritualité via la sexualité, de stimuler sa libido par la méditation et le yoga.
26 personnes sous emprise libérées
Mais les enquêteurs ont découvert que l'enseignement de cette école était en fait destiné à conditionner les adeptes à passer sous silence le non-respect de leur consentement (supposé être un reflet de l’ego et donc un obstacle à l'état d’éveil spirituel) pour les contraindre à avoir des relations sexuelles avec le gourou. Il s'agit de l'apprentissage d'une religion dont le but ultime serait, après plusieurs semaines de séquestration et de conditionnement, la rencontre avec le prophète : Gregorian Bivolaru.
Pour recevoir ces enseignements, les adeptes participaient à des stages organisés dans divers pavillons de la région parisienne. Les hommes payaient ces stages en réalisant des travaux manuels et les femmes en tournant dans des vidéos pornographiques vendues et diffusées en direct sur Internet.
Parmi les 41 personnes interpellées ce mardi, se trouve donc ce gourou, mais aussi ses lieutenants, les responsables des différents pavillons où les stages se déroulaient. Des hommes et des femmes qui seront probablement reconnus victimes dans un second temps, après leur audition, ont également été arrêtés.
L'opération de police a aussi permis de libérer une vingtaine de victimes sous emprise. 26 personnes, principalement des femmes, ont pu être extraites de la secte, comme l'a indiqué une source judiciaire à RTL. Elles étaient réparties dans les différents pavillons où les stages se déroulaient et vivaient entassées dans des toutes petites pièces, dans des conditions d'hygiène insalubres. L'une de ces maisons, à Ivry-sur-Seine, où deux femmes ont été retrouvées, était d'ailleurs exclusivement réservée à la satisfaction sexuelle du gourou.
Un premier signalement de la MIVILUDES en 2022
Toujours selon une source judiciaire, la Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaire (MIVILUDES) avait adressé un signalement au procureur de la République en août 2022, après avoir été tenue informée par la Ligue des droits de l'Homme d'une douzaine de témoignages d'anciens membres de la secte.
Une information judiciaire a été ouverte en juillet 2023 des chefs d'"abus de faiblesse en bande organisée par membre d’une secte", "séquestration en bande organisée", "viols" et "traite des êtres humains en bande organisée".
