Les derniers sondages des élections législatives du 30 juin et du 7 juillet se suivent et prévoient une victoire, qu’elle soit absolue ou relative, des partis dits "populistes". Ces mouvements, ayant déjà conquis une grande partie de l’Europe, continuent de se propager à travers le monde.
La vague populiste ne se limite pas à l'Europe. En 2016, les États-Unis ont vu l'ascension de Donald Trump. Aux Philippines, Rodrigo Duterte a également surfé sur cette tendance, tandis qu'en Amérique du Sud, des populistes majoritairement de gauche ont émergé. Cette vague semble toucher la majorité des démocraties mondiales. La France, quant à elle, apparaît en retard dans ce cycle idéologique, qui a débuté il y a environ une décennie. Ce phénomène rappelle les cycles idéologiques planétaires passés, notamment celui des années entre les deux guerres mondiales.
Les causes de ces cycles populistes sont récurrentes. Ils apparaissent souvent après une longue période de libéralisme, marquée par l'ouverture des frontières et la progression de la mondialisation. Pendant ces périodes, les inégalités au sein des pays s'accentuent : ceux qui bénéficient de l’ouverture des marchés prospèrent, tandis que ceux qui subissent la concurrence internationale voient leurs revenus stagner ou diminuer, voire perdent leurs emplois. Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, le monde a connu une phase prolongée d’internationalisation et de financiarisation de l'économie, fortement soutenue par les avancées technologiques et les migrations. Bien que profitable sur certains aspects, cette dynamique a également été très déstabilisante pour les populations.
Dans les années 1930, la situation était similaire. La phase de mondialisation qui avait débuté avec les révolutions de 1848 et les transformations industrielles et technologiques initiées au Royaume-Uni, a été interrompue par la Première Guerre mondiale. Les années 1930 ont alors vu émerger une demande d’ordre et de stabilité, conséquence directe de la déstabilisation engendrée par la guerre.
Cependant, les partis traditionnels peinent à répondre à cette demande d’ordre, la jugeant souvent régressive venant de citoyens "ignorants". Ces partis, issus des élites, ne ressentent pas les mêmes insécurités économiques ou physiques que les citoyens. Ils ont peu d’intérêt à changer un système dont ils profitent largement. Cette déconnexion, particulièrement visible chez les macronistes et le président Emmanuel Macron, pousse les électeurs vers des partis qui écoutent et amplifient leurs inquiétudes. De ce point de vue, le RN et LFI sont jumeaux, ils veulent remettre de l’ordre dans le pays, chacun avec leurs méthodes et leurs objectifs.
L’histoire montre que ces périodes populistes aboutissent généralement à un double mouvement : les populistes se normalisent, et les partis traditionnels évoluent, tant dans leurs dirigeants que dans leurs thèmes, pour intégrer les préoccupations des électeurs. L'exemple de Franklin D. Roosevelt, élu président des États-Unis en 1932, est illustratif. Initialement porteur de thèmes populistes comme le rejet des étrangers, il remporte sa première élection. Au fil de ses mandats, il a su transformer son image pour devenir l’un des grands leaders de la lutte contre le fascisme durant la Seconde Guerre mondiale, face à Hitler.
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