Le congrès des maires vient de refermer ses portes, mais les doutes des élus subsistent. Beaucoup d'entre eux se demandent comment conjuguer transition écologique et crise énergétique. Il y a pour autant eu des annonces sur l'écologie pour les collectivités. Le ministre Christophe Béchu est même venu faire ces annonces à RTL. Les maires vont pouvoir disposer d’une formation, ils vont pouvoir disposer aussi d’un prêt de 1,2 milliard qui s’ajoute à un fonds vert de 2 milliards.
Tout cela part d’une très bonne intention, pour une fois que l’État renonce à l’idée qu’il va tout faire et qu’il fait confiance. Et puis mettre le local en première ligne, donner la main aux maires, aux agglos parce que les acteurs du terrain sont les mieux placés... Tout cela va dans le bon sens. Mais beaucoup ont d’autres priorités en tête. Ils ne refusent pas d'être en pointe sur le changement climatique, au contraire, mais ils savent que la tâche est immense. D’ailleurs, Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialiste du climat est venu les doucher à l’ouverture du congrès.
Il leur a dit : "Vous les élus locaux, vous allez devoir gérer de plus en plus d’emmerdements avec de moins en moins de moyens". Parce qu'"adapter" les communes avec des logements mieux isolés, avec des ombrières, avec moins d’artificialisation des sols, moins de pollution... c’est colossal.
Et les maires ont d’autres urgences : la crise énergétique. Aujourd’hui le maire d’une petite commune ou même moyenne, il ne se demande pas s’il va faire un prêt pour mettre des panneaux solaires sur la salle polyvalente. Non, il se demande comment il va chauffer la salle polyvalente. Il se demande comment il va garder sa piscine ouverte, s’il n’arrive pas à la chauffer.
Prenons le cas d’une commune de 3.000 habitants dans la Sarthe : il y a un petit cinéma et madame le maire s’arrache les cheveux pour regrouper les films, parce que pour une séance d’une heure et demie, il faut chauffer 5 heures avant. Il y a des tarifs régulés pour les plus petites communes, il y a un bouclier tarifaire pour les villes plus importantes ou pour celles qui sont en difficulté, mais ça ne suffit pas.
Il y a des situations où les villes ont essayé de renégocier leurs abonnements d’énergie, les factures s’étaient déjà envolées. Donc c’est compliqué pour les maires de penser "investissements". Un maire chasse plutôt les subventions que les prêts. Surtout dans un moment où il doit gérer plusieurs urgences. Entre la dette écologique et la facture énergétique, c’est souvent la 2e option qui prime.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte