C’est un premier meeting de campagne, mais c’est un lancement à la Cazeneuve : tout en subtilité, avec beaucoup de non-dits et quelques ellipses. Un de mes confrères faisait remarquer que Bernard Cazeneuve était entré dans la salle du meeting sur la chanson Le pouvoir des fleurs de Laurent Voulzy, dont la chanson dit : "Ah sur la terre il y a des choses à faire. Pour les enfants, les gens, les éléphants (du PS ?)" En tout cas, il est évident que les 2.000 socialistes étaient venus voir ce que Bernard Cazeneuve avait dans le ventre, s’il pouvait être leur candidat. Et c’est vrai que ce n’est pas tous les jours au PS que l’on réunit 2.000 personnes, surtout ce PS-là. C’est- à dire les déçus d’Emmanuel Macron et ceux qui s’opposent à la Nupes, notamment au mélenchonisme. C’est cet électorat que Cazeneuve cherche à capter, ou plutôt à sonder.
L’ancien Premier ministre n’est pas encore décidé à se lancer ? Pour l’instant, il donne plutôt l’impression du baigneur (un peu échaudé) qui tâte l’eau du bout de l’orteil pour vérifier si elle est à bonne température. C’est pour cela d’ailleurs qu’il commence si tôt. Bernard Cazeneuve est une tortue, pas un lièvre, qui sait qu’il ne pourra pas faire une campagne éclair. Enfin, il sait surtout qu’il doit installer l’idée de sa candidature. C’est pour cela qu’il fait des tours de chauffe et il en fera d’autres pour voir si "Cazeneuve président" prend de la consistance.
Il y aura forcément quelques obstacles à sa candidature. D’abord, il peut y avoir un candidat du PS, puisque Bernard Cazeneuve a quitté le Parti socialiste. Ensuite vous avez vu samedi, il est venu avec François Hollande, dont il a été brièvement le Premier ministre. Mais François Hollande est-il un soutien ou un rival ? Parce qu’on a l’impression que lui non plus n’a pas renoncé. Et puis il y a autre chose qui est à la fois un handicap et qui peut-être sa plus grande qualité : son art de la nuance. C’est un candidat de la modération, de la social-démocratie. Un candidat de gauche, oui, mais de gouvernement, entre Macron et Mélenchon.
Ce n’est pas quelqu’un qui parle fort (d’ailleurs les militants se plaignaient de ne pas l’entendre samedi). Lui appelle cela "la gauche sans décibel" : et on voit bien qui il vise , les gueulards, ceux qui sont dans l’outrance, dans la caricature. Ceux qui utilisent la caisse de résonance des réseaux sociaux, alors que lui n’est pas le candidat de Twitter. C’est sa qualité mais ça peut être une faiblesse. Il peut y avoir un public pour ça, un électorat qui aspire à un peu de calme. Mais avec ce qu’est devenue la politique, il faut quand même quelques décibels si on veut passer le mur du son.
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