ÉDITO - Castex à la tête de la RATP : "Absolument pas un scandale", selon Alba Ventura

La nomination de Jean Castex à la tête de la RATP n'est absolument pas un scandale. Les oppositions crient au recadrage de l'ancien Premier ministre comme si c'était une faveur. Mais non, cette nomination est une affaire de compétences. La preuve, Jean Castex faisait partie des personnalités citées pour prendre la présidence de la SNCF à l'époque, donc, sans avoir été Premier ministre, il aurait présidé la RATP. 

Alors, il est vrai que parfois, les compétences ne sont pas en jeu. C'est vrai que les politiques ont toujours remercié leurs collaborateurs, leurs ministres. Si on prend la liste des préfets, tous ne sortent pas de l'ENA par exemple. Emmanuel Macron a recasé des proches, oui, mais ni plus ni moins que tous ses prédécesseurs. On peut le contester. On peut contester que Jacqueline Gourault entre au Conseil constitutionnel, par exemple, ou Agnès Buzyn à la Cour des comptes, alors qu'on aurait pu attendre cette dernière dans un poste lié à la santé. 

Mais aujourd'hui, il faut savoir que les nominations sont plus encadrées. Elles sont soumises à la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique, qui a par exemple empêché l'ancien ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, de rejoindre le comité exécutif de l'armateur CMA CGM. 

La Haute autorité veille, mais avec quelques bizarreries. Elle a imposé au nouveau patron de la RATP, Jean Castex, de ne pas appeler Matignon ni le ministre des Transports, au motif qu'Élisabeth Borne et Clément Beaune ont été ses ministres, ses subordonnés. Donc il n'a pas le droit de les joindre. Mais eux, oui.