Visiblement dans notre beau pays, il vaut mieux être vieux que jeune, ce qui peut agacer ceux qui sont entre les deux. Je me sens de plus en plus jeune, et je vais d’ailleurs vous le prouver : il y a un biais politique générationnel en France. Qui défend les intérêts des jeunes sur les bancs de l’Assemblée nationale ? Pas grand monde. Qui défend les intérêts des retraités ? Tout le monde ! Alors je veux bien, les plus âgés votent plus, mais tout de même.
Prenons deux mesures dans le projet de budget. Le sabrage des aides à l’apprentissage, qui par définition profitent aux jeunes. Vous avez vu une révolte, vous ? Pas moi. Le report de six mois de l’indexation des retraites. Qui proteste ? Tous les partis ! Tous ! Des insoumis au RN, en passant par les socialistes, LR et les macronistes.
Sur le fond ça se discute. C’est vrai que les aides à l’apprentissage coûtent une fortune et sont mal ciblées. C’est légitime de les réformer. De l’autre côté, c’est vrai aussi, le rabotage des pensions de retraite par la sous-indexation, c’est pas très fair play, c’est une forme de rupture de contrat. Il serait moins injuste d’augmenter l’âge de la retraite, comme l’ont fait tous nos voisins en Europe, qui sont tous entre 65 et 67 ans.
Donc ça se discute dans les deux cas. Mais ce qui est frappant, c’est la différence de sensibilité politique entre le sort des jeunes et celui des séniors. Et c’est d’ailleurs une vielle histoire.
Cela fait des décennies que les jeunes sont manifestement plus faciles à sacrifier. Les priorités de notre État providence se traduisent dans un chiffre : le taux de pauvreté des 18-29 ans est deux fois et demie plus élevé que celui des 65-74 ans. Il y a cinquante ans, c’était plutôt l’inverse.
C’est volontaire de la part des gouvernements. Par exemple l’évolution des prix de l’immobilier a créé un fossé de patrimoine entre générations : le jeunes ont beaucoup de mal à devenir propriétaires. Mais il y a les politiques publiques aussi. Typiquement, le recours systématique à la dette publique, c’est un transfert de charges vers les générations d’après.
Tout cela a été très bien raconté dans un livre publié en 2016 par un certain François Lenglet. Le titre : Tant pis, nos enfants paieront.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte