Ce mercredi 9 novembre, le député RN Alexandre Loubet, qui avait traité de "lâche" Bruno Le Maire, va faire appel de sa sanction devant le bureau de l'Assemblée nationale. Il avait écopé d'un rappel à l'ordre et d'une amputation d'un quart de son indemnité. "Lâche !" C'est une insulte ?
"Lâche", mais c'est de la petite bière. Dans un hémicycle aussi agité, entendre fuser "le lâche, c'est vous", ça parait très minime, très banal. Je comprends que le ministre Bruno Le Maire réclame des excuses, mais il est lui aussi dans le jeu démocratique du débat à l'Assemblée. C'est vrai que c'est très électrique sur les bancs, on a plusieurs oppositions et on a des forces très radicales.
Pendant la loi pouvoir d'achat cet été, on en a déjà entendu des noms d'oiseau : "Bouffon", "hypocrite", "bal des faux culs". C'est fatiguant, c'est lassant. Mais on a connu pire, comme lors du débat sur l'avortement. La loi Simone Veil sur l'IVG : Simone Veil traitée de nazi. Il en fallait du courage pour encaisser ça. Ce n'était pas une diatribe qu'on se balançait d'un côté à l'autre de l'hémicycle. Non, c'était haineux. Si vous voulez, aujourd'hui, il y a du chahut. À l'époque, c'était violent.
Et même pendant le Pacs en 98, Roselyne Bachelot s'en souvient. Elle n'a pas oublié. Elle avait toute sa famille politique sur le dos, avec des députés - pardon de le dire comme ça - complètement possédés. Il faut se souvenir de Christine Boutin avec sa bible à bout de bras, et puis de ces députés qui se traitaient quand même de fascistes.
Il y a un peu plus de 50 ans, ça se terminait en duel, cette affaire à l'épée. Gaston Defferre avait croisé le fer - pardon pour le jeu de mot - avec un député de l'opposition qui n'avait pas supporté que le député maire de Marseille lui lance : "Mais taisez-vous donc abruti !". On était en 67, c'était le dernier duel.
Il y a un peu de zèle de la part de la présidente de l'Assemblée nationale
Heureusement, nous n'en sommes plus là. Aujourd'hui, les invectives ne valent pas tout ce tintamarre. Attention, le racisme c'est non, l'antisémitisme c'est non, le sexisme, c'est non. Mais il y a un peu de zèle de la part de la présidente de l'Assemblée nationale qui, sans doute, essaye de bien faire mais dégainer des rappels à l'ordre des sanctions parce que telle député RN a traité le ministre de l'Éducation nationale de "communautariste" ou que tel député macroniste a lancé "xénophobe" au député RN...
À l'Assemblée, c'est le lieu du débat, c'est même le lieu ou la liberté d'expression est garantie par la Constitution. Alors, bien sûr, il y a un règlement à l'Assemblée, mais il n'est pas utile de jouer les maîtresses d'école qui distribue les mauvais points.
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