ÉDITO - Après sa relaxe, "Bayrou va beaucoup peser pour que les siens soient présents dans le gouvernement", selon Ventura

Alors que huit cadres du MoDem ont été condamnés dans l'affaire des assistants parlementaires, lundi 5 février, François Bayrou, le patron du parti, a quant à lui été relaxé par la justice. Il est donc blanchi même si, dans le délibéré le concernant, le président du tribunal dit qu’il est "très probable", que le patron du MoDem ait été au courant, qu’il ait été informé des agissements de ses collègues. 

Mais le président du tribunal ajoute que l’on est en démocratie et en démocratie, on condamne sur des preuves. Or la preuve n’est pas là et en l’absence de preuves, François Bayrou a bénéficié d'une relaxe "au bénéfice du doute". Pour le juge, il y a sans doute une responsabilité morale mais il ne lui est pas possible d’établir une responsabilité pénale.

Ce jugement est important sur la scène politique car il faut rappeler qu’il y a deux autres partis, La France insoumise (LFI) et le Rassemblement National (RN), qui sont poursuivis pour les mêmes raisons. Cela veut dire que s’il n’y a pas la preuve formelle de la responsabilité de leurs dirigeants, on pourra légitimement s’étonner s’ils sont condamnés.

François Bayrou veut peser dans le remaniement

Avec la relaxe de François Bayrou, les rumeurs d'un retour au gouvernement vont bon train même si l'idée ne réjouissait pas vraiment le camp macroniste, ni même Matignon. L’imaginer redevenir ministre de l’Éducation, comme certains à l’Élysée l'ont fait entendre, est une hypothèse, alors qu'Amélie Oudéa-Castéra est plus que jamais fragilisée. 

Ce qui est certain, c’est que François Bayrou va beaucoup peser pour que les siens soient très présents dans le gouvernement étoffé de Gabriel Attal. Le remaniement sera annoncé avant vendredi 9 février, date à laquelle les anciens ministres redeviennent automatiquement députés. Cela provoquerait donc des élections législatives partielles, ce qu'Emmanuel Macron veut éviter à tout prix.