La croix et les bannières. Les préfets des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux, et celui des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, ont respectivement rappelé à l'ordre les mairies de Nice et de Gennevilliers "au nom du principe de neutralité du service public". La raison ? La première affiche un drapeau israélien sur son fronton, quand la seconde arbore celui de la Palestine.
L'étendard de l'État hébreu flotte sur l'hôtel de ville de Nice depuis les attaques du 7 octobre 2023 en Israël, et Christian Estrosi s'est engagé à l'y laisser tant qu'il resterait des otages du Hamas à Gaza.
"J'ai pris des engagements face aux Niçois, a réagi l'élu Horizons lundi 16 juin. Je continuerai jusqu'au bout à mettre mon énergie contre toutes les formes d'antisémitisme et d'antisionisme".
Il a rappelé que plusieurs recours avaient déjà été déposés devant le tribunal administratif pour réclamer ce retrait. Pour l'instant, le tribunal n'a rendu qu'une seule décision, en rejetant fin mai 2024 "pour défaut d'urgence" un recours en référé déposé par trois citoyens niçois anonymes.
Depuis fin 2023, des manifestations quasi-hebdomadaires pro-palestiniennes ont été organisées à Nice avec comme point de ralliement la mairie. Les participants réclament à chaque fois que puisse flotter celui de la Palestine à la place.
Invoquant à nouveau le principe de neutralité, la préfecture des Hauts-de-Seine a pareillement demandé vendredi le retrait de la bannière palestinienne hissée sur le parvis de l'hôtel de ville de Gennevilliers.
Le préfet Alexandre Brugère voit un symbole politique dans ces couleurs noir-blanc-vert ornées d'un triangle rouge. C'est l'argument qu'il a développé dans un courrier adressé au maire communiste Patrice Leclerc, qui est lui offusqué de voir plusieurs communes mettre en avant la bannière israélienne.
"Alors que la mairie d'Antony a aussi à son fronton, dans les Hauts-de-Seine, ce drapeau d'un État qu'on accuse de génocide, on ne lui demande pas de le retirer… C'est un deux poids, deux mesures inacceptable", dit-il à RTL, évoquant également la situation à Nice, où la préfecture n'a pas réagi avant 20 mois, photos en mains.
L'édile souligne par ailleurs qu'il n'a jamais reçu de courrier rappelant au principe de neutralité lorsque la mairie était pavoisée aux couleurs ukrainiennes au début de l'invasion russe.
Les habitants de cette banlieue de Paris sont partagés. "C'est là depuis des mois mais il n'y a jamais un mot pour les otages israéliens, je ne suis pas du tout d'accord et cela me choque", explique Leone, qui soutient la position de la préfecture.
Devant l'arrêt de bus, Mess lui peine à comprendre cette dernière : "Il faut être solidaire avec le peuple palestinien, je pense qu'il faut prendre position car les lois internationales ne sont pas respectées. C'est une question humaine".
À Gennevilliers, la préfecture justifie par ailleurs sa demande avec une décision de décembre du tribunal administratif de Montreuil considérant que le choix d'afficher une telle banderole "relève de la compétence du conseil municipal". Selon ce même jugement, "la reproduction d’un drapeau palestinien constitutif
d’un symbole politique" dépasse "le simple soutien à la population civile
palestinienne de Gaza" dans le contexte actuel.
Comme à Nice avec celui d'Israël, le drapeau flotte toujours et le conseil municipal se prononcera pour l'y maintenir le 25 juin prochain, assure Patrice Leclerc, réclamant le respect du droit international et la reconnaissance d'un État palestinien, comme entend le faire Emmanuel Macron.
Selon France 3 Régions, la mairie de Saint-Denis a été avertie par la préfecture de Seine-Saint-Denis pour les mêmes raisons. Hissé vendredi en présence de l'ambassadrice de la Palestine en France dans le cadre d'un week-end de mobilisation, le drapeau a été retiré dimanche comme prévu initialement.
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