Dans la presse ce lundi matin, il y a un grand homme et un homme de l'ombre. Le grand homme, c'est Charles de Gaulle, le leader de la France Libre. Dans l'ombre, il y a son fils, Philippe, le discret. À l'appel du 18 juin, il avait 18 ans, il en a 98 aujourd'hui et à l'occasion du cinquantenaire de la mort du général, il accorde une ultime interview à Paris Match.
"C'était un être unique, sans successeur ni prédécesseur", dit-il. Dans cette phrase, il y a toute l'admiration du résistant mais aussi tout l'amour d'un fils pour ce père entré dans l'histoire mais resté accessible. "Il aimait bien les plaisanteries", raconte Philippe de Gaulle. "Par exemple, alors qu'il visitait l'usine Citroën, quand on lui annonce qu'on va offrir une DS à chacun de ses ministres, il n'hésite pas à répondre : "Donnez-leur plutôt des idées !"", raconte t-il. L'ID c'était une version simplifiée de la DS.
Da Gaulle papa, grand-père aussi, Philippe lui a donné 4 petits enfants. Avec ses petits-fils, il regarde le Tour de France. Un jour, le peloton passe à Colombey, il décide de descendre voir les coureurs. "Les gars ont vite été prévenus, les suiveurs comme les Anquetil ont mis pied à terre pour lui dire bonjour. Le sport, c'était très important pour lui. À ses yeux, un pays qui n'avait pas de sportifs était un pays à moitié mort", raconte Philippe de Gaulle.
De Gaulle aimait aussi le cinéma, les comiques d'avant guerre et les grands acteurs comme Fernandel, Louis de Funès. "Il appréciait aussi Michèle Morgan, il la trouvait fort jolie, avec beaucoup d'allure, jouant bien", dit son fils. À l'Élysée, le général regardait la télé. "Selon la légende, une speakerine avait été mise à la porte parce que ma mère aurait trouvé peu convenable qu'elle montrât ses genoux. Complètement ridicule ! Ma mère ne se mêlait pas de cela", poursuit Philippe.