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De Gaulle : "C'était un être unique, sans successeur ni prédécesseur", dit son fils Philippe

À bientôt 99 ans, Philippe de Gaulle, fils du général, a donné une dernière interview dans "Paris Match".

Charles de Gaulle à Londres en janvier 1940

Crédit : STF / AFP

Isabelle Choquet - édité par William Vuillez

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Dans la presse ce lundi matin, il y a un grand homme et un homme de l'ombre. Le grand homme, c'est Charles de Gaulle, le leader de la France Libre. Dans l'ombre, il y a son fils, Philippe, le discret. À l'appel du 18 juin, il avait 18 ans, il en a 98 aujourd'hui et à l'occasion du cinquantenaire de la mort du général, il accorde une ultime interview à Paris Match.

"C'était un être unique, sans successeur ni prédécesseur", dit-il. Dans cette phrase, il y a toute l'admiration du résistant mais aussi tout l'amour d'un fils pour ce père entré dans l'histoire mais resté accessible. "Il aimait bien les plaisanteries", raconte Philippe de Gaulle. "Par exemple, alors qu'il visitait l'usine Citroën, quand on lui annonce qu'on va offrir une DS à chacun de ses ministres, il n'hésite pas à répondre : "Donnez-leur plutôt des idées !"", raconte t-il. L'ID c'était une version simplifiée de la DS.

Da Gaulle papa, grand-père aussi, Philippe lui a donné 4 petits enfants. Avec ses petits-fils, il regarde le Tour de France. Un jour, le peloton passe à Colombey, il décide de descendre voir les coureurs. "Les gars ont vite été prévenus, les suiveurs comme les Anquetil ont mis pied à terre pour lui dire bonjour. Le sport, c'était très important pour lui. À ses yeux, un pays qui n'avait pas de sportifs était un pays à moitié mort", raconte Philippe de Gaulle. 

De Gaulle regardait tous les soirs le journal télévisé

De Gaulle aimait aussi le cinéma, les comiques d'avant guerre et les grands acteurs comme Fernandel, Louis de Funès. "Il appréciait aussi Michèle Morgan, il la trouvait fort jolie, avec beaucoup d'allure, jouant bien", dit son fils. À l'Élysée, le général regardait la télé. "Selon la légende, une speakerine avait été mise à la porte parce que ma mère aurait trouvé peu convenable qu'elle montrât ses genoux. Complètement ridicule ! Ma mère ne se mêlait pas de cela", poursuit Philippe.

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De Gaulle regardait tous les soirs le journal télévisé, ça l'intéressait de voir ce que les Français voyaient. Et, bien sûr, il lisait la presse, "même L'Humanité, mais pas toujours Le Monde, un certain temps il l'appela "L'immonde". Savez-vous que c'est de Gaulle qui l'avait fondé ?", précise Philippe.

"Juste après la guerre, il demande au ministre de l'Information, de trouver un journaliste au passé de résistant et à la compétence reconnue. Le nom d'Hubert Beuve-Méry est avancé. Mon père le convoque : "Vous allez faire un journal comme Le Temps avant guerre, qui soit neutre politiquement et avec des chroniqueurs. Je vais vous donner l'argent et le papier." Le premier numéro n'a pas parlé du Général, dans le deuxième on a commencé à écrire contre lui. En réalité, Beuve-Méry n'a jamais cessé de diriger un quotidien en faveur de la IVe République", explique t-il.

Une complicité père/fils

Entre le père et le fils de Gaulle, il y a une vraie proximité. Ils se tutoyaient, et ce n'était pas rien. Même Yvonne vouvoyait le général, qui lui-même vouvoyait ses filles. ""Tu" étais plutôt réservé aux camarades de régiment, mais il ne tutoyait jamais les hommes, par sens de l'honneur. Même pas les compagnons de la Libération !", explique Philippe de Gaulle. 

Le fils du général, lui même officier de marine, aurait dû faire parti des Compagnons. Il raconte : "De Gaulle a hésité, et m'a dit : 'Après tout, tu as été mon premier compagnon. Mais je ne peux pas te nommer, parce qu'alors il faudrait que j'en nomme trois fois plus et je ne peux pas le faire. Mais tout le monde saura que tu as été l'un de mes premiers compagnons'". 

"S'appeler de Gaulle, j'avoue que j'ai trouvé ça lourd. Porter ce nom entravait ma propre liberté, me contraignait à beaucoup de discrétion. Mais bon, c'est comme ça. On ne choisit pas. D'ailleurs, je suis entré dans la marine pour ne pas être dans l'armée de terre, où j'aurais eu une vie impossible. La marine est tournée vers le large !", dit Philippe. 

"Enfin, écrivez bien que c'est ma dernière interview. J'insiste. Je suis désormais trop vieux pour cela. À près de 99 ans, on n'est plus que le vestige de soi-même", dit-il. Un vestige dans les coulisses de l'histoire. Interview à lire dans son intégralité dans Paris Match cette semaine.

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