Coronavirus : Martin Hirsch accuse le professeur Perronne de "manipulation"
INVITÉ RTL - Le directeur de l'AP-HP est revenu sur le licenciement du professeur Perronne, dont les soutiens ont lancé une pétition qui a recueillie 149.000 signatures.

Un licenciement polémique en pleine crise du coronavirus. L'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé, le 17 décembre dernier, avoir mis fin aux fonctions de chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, Christian Perronne. Ce dernier avait notamment affirmé que les malades du coronavirus représentaient une aubaine financière pour les médecins.
Il avait aussi tenu des propos polémiques autour de l'hydroxychloroquine cet été et affirmé qu'une large prescription de ce traitement, promu par le Pr Didier Raoult, aurait permis d'éviter 25.000 morts en France. Des arguments repris par la sphère complotiste sur les réseaux sociaux.
Invité du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, le directeur général de l'AP-HP répond à ses détracteurs : "Il y a zéro censure. C'est une décision que j'ai prise avec le soutien de l'ensemble de la communauté médicale". Cette dernière souhaitait "mettre fin à la possibilité de voir quelqu'un s'exprimait tout en ayant la qualité de chef de service", ajoute-t-il.
Christian Perronne n'est pas un martyr
Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP
Revenant sur les motifs de ce licenciement, Martin Hirsch explique que Christian Perronne "en est venu à prétendre que ces collègues faisaient n'importe quoi en ne donnant pas de l'hydroxychloroquine (...) Des accusations gravissimes".
Le directeur général de l'AP-HP dénonce "la manipulation dont sont victimes beaucoup de gens qui pensent que l'on est rentré dans une dictature dans laquelle le virus arrangerait le gouvernement et les industries pharmaceutiques (...) On se rattache à des gens qui sont manipulateurs. Ce que je reproche à Christian Perronne, c'est d'encourager cette manipulation".
Une pétition en faveur du professeur Perronne compte 149.000 signatures. "Ce n'est pas un martyr, répond Martin Hirsch. J'ai une certaine colère quand j'entends que l'on puisse dire n'importe quoi, tout en ayant les titres, les qualités et les responsabilités qui s'attachent à des gens qui, eux, se défoncent pour aider les patients". Le directeur général de l'AP-HP se dit aussi "inquiet" par certains discours complotistes : "Quand je lis les messages dans lesquels on nous explique que l'on est en train de réinstituer le IVème Reich, je dis qu'il y a manipulation et qu'il faut dire stop".
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