L'Île-de-France en "sursis". Valérie Pécresse a prononcé le mot tant redouté. Depuis plusieurs jours, la situation sanitaire au sein de la région s'aggrave, ce qui soulève une nouvelle fois la possibilité d'un confinement. "Le variant anglais, majoritaire, n'est pas seulement plus contagieux, il est aussi plus mortel" et "nos capacités de réanimation sont saturées", a-t-elle exposé la présidente de la région.
L'option du confinement de la région qui accueille 12 millions d'habitants avait jusqu'alors été mise de côté. Mais Emmanuel Macron a commencé à préparer les esprits à un éventuel changement de doctrine.
"Nous aurons à prendre dans les jours qui viennent sans doute de nouvelles décisions" pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, a indiqué le président de la République. Quelles décisions ? Quelles régions concernées ? Initialement plébiscitée par les élus de terrain, la vision territorialisée de la lutte contre le coronavirus pourrait être en train de montrer certaines limites.
Selon Le Parisien, Christian Estrosi est dans l'incompréhension face à des décisions prises dans sa région et la ville de Nice, mais pas dans d'autres départements. "Quand je vois la situation en Île-de-France et en Seine-Saint-Denis, pas concernées par un confinement alors que les courbes flambent, j'ai l'impression que nous sommes l'arbre niçois qui cache la forêt parisienne".
Le maire LR de Nice emboite ainsi le pas à Renaud Muselier. Sur France inter, le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur juge qu'il existe "une injustice" entre les Alpes-Maritimes et la Seine-Saint-Denis. "Il y a une décision de confinement en Alpes-Maritimes qui ne correspond pas à des critères stables, équitables et compréhensibles par la population, et quand il y a une différence de critères il y a forcément une différence de traitement, et donc il y a une injustice", a-t-il dénoncé.
Le 4 mars dernier, alors que le Pas-de-Calais repasse sous confinement, mais pas l'Île-de-France, l'incompréhension règne dans l'esprit des élus. "Pourquoi serions-nous les seuls, alors qu'il y avait 20 départements sous surveillance", a questionné Frédéric Cuvillier, le maire PS de Boulogne-sur-Mer, dans les colonnes du Parisien. Conséquence : l'élu socialiste considère la décision du gouvernement comme "une forme de confinement sanction".
La petite musique d'un poids, deux mesures en faveur de l'Île-de-France se fait de plus en plus entendre et agace. En sortie de Conseil des ministres, le 10 mars dernier, Gabriel Attal a défendu le choix de l'exécutif. "Notre pays résiste à l’épidémie, les mesures de freinage fonctionnent, de l’autre côté, les services de réanimation sont de plus en plus pleins, a-t-il rappelé. Les disparités territoriales sont fortes. D’un territoire à l’autre, l’épidémie n’a ni le même visage, ni la même férocité. La situation hospitalière est ainsi particulièrement préoccupante en Île-de-France, dans les Hauts-de-France et en région Sud", a-t-il indiqué.
On est obligé de considérer l’Île-de-France globalement
Jean Castex sur Twitch
Les critiques ne désemplissent pas contre ces restrictions à la carte. Et le gouvernement fait front uni. La question du cas de l'île-de-France a d'ailleurs été posée à Jean Castex lors de son interview sur la chaîne Twitch de Samuel Étienne. Réponse du premier ministre : "Chaque jour qui passe est un jour de gagné pour éviter ce confinement, mais s’il est nécessaire, comme on l’a fait ailleurs, comme on l’a fait avant, nous y procéderons". Le chef du gouvernement a aussi précisé : "On est obligé de considérer l’Île-de-France globalement" et pas seulement par département.
Jean Castex a aussi évoqué un seuil du taux d'incidence à 400 pour 100.000 habitants qui pourrait être étudié au moment de prendre la décision de mettre l'Île-de-France sous confinement. "Tant que les chiffres ne sont pas atteints, nous ne pouvons pas prendre les mêmes mesures", a-t-il indiqué.
Pour l'instant, cette stratégie de mesures et restrictions adaptés aux territoires est toujours au programme. Emmanuel Macron a rappelé, le 15 mars, que les restrictions prises "de manière adaptée et proportionnée". "La réalité de l'épidémie, ville par ville, territoire par territoire: c'est ce que nous faisons", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Montauban.
Selon les informations du Parisien, le Conseil scientifique recommande une "stratégie anticipée, régionales, ajustée et ciblée". Un changement de doctrine pour ses membres qui privilégiaient fin janvier la stratégie "zéro Covid". "Au passage, ils écartent trois options : la protection des seuls publics fragiles, un confinement draconien et long pour éradiquer le virus et l'alternance de confinements et de relâchements", rapporte le journal.
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