1. Accueil
  2. Actu
  3. Politique
  4. Coronavirus et régionales : les tensions se réveillent au sein du gouvernement
3 min de lecture

Coronavirus et régionales : les tensions se réveillent au sein du gouvernement

DÉCRYPTAGE - Les répliques par médias interposés ou en face en face viennent piquer l'entente de façade entre les membres du gouvernement.

Eric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin, le 28 avril 2021
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
Marie-Pierre Haddad
Je m'abonne à la newsletter « Politique »

Un an jour pour jour depuis le dernier remaniement. Le 6 juillet 2020, Édouard Philippe a quitté Matignon, Jean Castex l'a remplacé et est arrivé au gouvernement avec notamment Éric Dupond-Moretti, Roselyne Bachelot et Barbara Pompili. 

Depuis, l'exécutif a traversé les vagues successives de coronavirus, la propagation des variants et aussi sur le plan politique les élections régionales, sans oublier l'épée de Damoclès du remaniement. Le scrutin s'est avéré très compliqué pour la majorité qui a échoué dans son rôle de faiseur de rois pour l'entre-deux-tours. 

Ces périodes ont laissé des cicatrices au sein du gouvernement. Des ministres reconnaissent en coulisses qu'une certaine fatigue s'est installée dans les rangs. Certains échanges témoignent du niveau de tensions qui peut régner au sein de l'exécutif, alors que la campagne pour l'élection présidentielle de 2022 s'approche. 

Attal, Darmanin et "l'humilité"

L'accrochage s'est passé par médias interposés, mais il a bien eu lieu. Dans la foulée des résultats des élections régionales, les membres de la majorité ont reconnu que La République En Marche manquait d'ancrage territorial. Une façon d'expliquer les mauvais scores obtenus. Mais Gérald Darmanin a fait un pas de plus. "Au sein de la majorité, nous devrions tous en tirer des leçons. Nous gagnerions à l'humilité", a-t-il sermonné dans les colonnes du Figaro


Le ministre de l'Intérieur pointe du doigt un "problème de culture politique" et estime qu'il est nécessaire de "revoir la façon de faire fonctionner En marche !". Et ajoute : "Une des solutions serait moins de visios, plus de bistrot !"

Une phrase qui est restée en travers de la gorge au sein de la majorité. À commencer par Gabriel Attal. Le porte-parole du gouvernement a répondu à son collègue de la place Beauvau. "L'humilité concerne tout le monde, a-t-il taclé sur France inter le 6 juillet. Personne ne se complaît dans les visios". L'agacement est aussi perceptible au sein de la majorité. "Si Gabriel Attal l'a dit de cette façon dans un média, c'est bien que ce sentiment est partagé par beaucoup", nous souffle un macroniste de la première heure.

Dupond-Moretti, Darmanin et "la trahison"

Gérald Darmanin a aussi des relations tendues avec le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. Le 23 juin dernier en marge du Conseil des ministres, Éric Dupont-Moretti, candidat éliminé dans les Hauts-de-France, lors du premier tour des élections régionales, a reproché les félicitations de Gérald Darmanin et son soutien ostensible à Xavier Bertrand, son adversaire dans le Nord. Il a même évoqué une "trahison". 

C'est surtout le fait que Gérald Darmanin ait vanté le bilan de Xavier Bertrand qui ne passe pas auprès du garde des Sceaux. "Commence déjà par gagner une élection", réplique, brusquement, le premier flic de France. Jean Castex a dû calmer la situation entre son ministre de la Justice et celui de l'Intérieur. Après une réunion de travail, Matignon a précisé que "tout malentendu a été levé".

Mais cette passe d'armes est surtout venue mettre le doigt sur une relation déjà complexe entre le garde des Sceaux et le premier flic de France. Leur vision de la société et leur politique sécuritaire sont très différentes. Ils s'étaient déjà affrontés par médias interposés sur l'emploi du terme "ensauvagement de la société".

Borne, Pompili et "la sage décision"

L'autre accrochage qui s'est avéré être plus discret mais tout aussi révélateur sur le fond s'est déroulé entre la ministre du Travail Élisabeth Borne et la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili. La première a reproché à la seconde d’avoir salué "la sage décision" du Conseil d’État de suspendre la réforme de l’assurance-chômage. Une mesure très controversée. Barbara Pompili s'est exprimée dans un communiqué du mouvement de gauche En Commun !.

Le commentaire de la ministre de la Transition écologique n'a pas échappé à Emmanuel Macron. Selon Le Figaro, le président de la République a jugé "aussi inacceptable que déloyal (…) que certains dans la majorité se félicitent de la décision du Conseil d’État".

Ces derniers mois ont été longs et éprouvants pour le gouvernement. La pause estivale devrait permettre de remettre les compteurs à zéro en attendant la campagne présidentielle. Mais cela reste conditionné à la situation sanitaire. 

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte