Et si toutes nos informations, tous nos déplacements étaient partagés, utilisés pour limiter la diffusion du coronavirus ? Ça s'appelle du tracking et ça fait débat. Ces techniques soulèvent beaucoup d'interrogations légitimes.
Contre toutes les évidences d'une démocratie, nous sommes confinés à domicile. C'est une restriction de circulation, une privation de libertés, sans pareil que personne ne peut contester bien-sûr. L'impératif de santé est plus fort. Il n'y a pas d'alternative au confinement. Sauf une et c'est une piste que le gouvernement a choisi d'explorer : celui d'une surveillance de masse de notre santé, de nos déplacements et donc de nos rencontres.
Un traçage numérique pour identifier les personnes ayant été en contact avec des malades infectés par le coronavirus. La Corée du Sud l'a utilisé, la Chine aussi., avec succès si l'on en croit leurs résultats.
C'est ça que le gouvernement français veut seulement étudier, dit-il. Officiellement, c'est Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, qui l'a assuré hier. Il s'agit de vérifier l'intérêt de ces techniques, pas de les appliquer.
Il n'y a pas de projet concret a assuré le secrétaire d'état au Numérique. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a lui carrément dit qu'il y était hostile. N'empêche, ça figure bel et bien dans les missions du nouveau comité scientifique, créé mardi autour d'Emmanuel Macron.
Les savants doivent réfléchir, c'est écrit noir sur blanc, "à l'opportunité de la mise en place d'une stratégie numérique d'identification des personnes ayant été en contact avec des personnes malades".
La médecine et les données de masse se combinent très bien. Ça fait même fantasmer les géants du numérique et pas mal de start-up. Il suffit de votre téléphone dans votre poche pour connaitre vos déplacements, savoir qui vous avez rencontré dans une journée et si on veut y associer votre état santé, savoir si vous êtes infecté par le coronavirus.
Et ça ne demande pas beaucoup de moyen. En France, raconte Le Canard Enchaîné cette semaine, savez-vous comment le ministère de l'Intérieur a su très précisément combien de parisiens avaient fui l’Île-de-France au début du confinement ? Ils ont demandé aux opérateurs téléphoniques qui savent tout de nos déplacements. Rassurez-vous, ils n’ont pas demandés les noms.
Une surveillance à une telle échelle même pour un motif de santé public, ça donne le vertige
Olivier Bost
L'histoire, même la plus récente, nous apprend que chaque recul sur les libertés individuelles est un recul. On n'y revient jamais. Et là franchement, une surveillance à une telle échelle même pour un motif de santé public, ça donne le vertige.
Regardez ce qui s'est passé après chaque vague d'attentats. Il y a eu des mesures d'exceptions qui sont devenues la norme. Pour prendre une autre image, c'est comme abuser de quelqu'un en état de faiblesse. Nous n'avons qu'une envie, en finir avec l'épidémie, sortir de chez nous. Nous sommes donc disposés à tout accepter, sans trop y réfléchir. Le gouvernement jure ne faire que regarder ce que ça donne et se montre très prudent. Dans une guerre, il faut bien regarder toutes les armes possibles.
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