Électeurs masqués et campagne "sans contact". Le second tour des élections municipales sera, le 28 juin, un scrutin hors normes, pour boucler le cycle électoral interrompu mi-mars par le coronavirus tout en veillant à la sécurité des électeurs. Avec une inconnue : les Français seront-ils convaincus d'aller voter ou l'inquiétude des risques de contamination à la Covid-19 fera-t-elle à nouveau exploser l'abstention ?
Le second tour aura lieu dans quelque 5.000 communes française. Les conseils municipaux restent à pourvoir dans 15% des communes, ainsi que dans les arrondissements et secteurs de Paris, Lyon, Marseille.
Environ 16 millions de personnes seront appelées à voter, soit 39% du corps électoral français. Les déclarations de candidatures devaient être déposées au plus tard ce mardi 2 juin et la campagne officielle débutera le lundi 15 juin.
Plus de trois mois après le report du scrutin en pleine envolée de la pandémie, des règles sanitaires strictes seront cette fois imposées pour éviter la propagation du virus. "Nous devons garantir à chaque Français qui viendra voter des conditions optimales d'un point de vue sanitaire", affirme le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.
Les mesures prises le 15 mars seront reconduites : marquage au sol, distances entre les individus, émargement par l'électeur avec son propre stylo ou fourniture en gel hydroalcoolique. Et les électeurs, comme les membres du bureau, devront obligatoirement porter un masque pour pénétrer sur les lieux de vote. La durée d'ouverture des bureaux pourrait également être prolongée pour éviter les concentrations de personnes.
Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs annoncé que le retour du vote par correspondance sera étudié avec les représentants des partis. Cette méthode, utilisée jusqu'en 1975, permettait aux électeurs de voter à distance à partir du matériel électoral qui lui avait été adressé (bulletin, enveloppe, formulaire d'information, enveloppe d'expédition).
En baisse quasi-constante depuis plus de trente ans aux municipales, la participation s'est effondrée à 44,6% au premier tour, au tout début de la vague de coronavirus en France, contre 63,5% en 2014. Le gouvernement étudie avec les formations politiques et les associations d'élus la possibilité d'assouplir certaines règles du vote, comme le recueil et l'extension des procurations, pour tenter de ramener les Français aux urnes.
Un filet de sécurité a toutefois été prévu pour parer à toute éventualité. Le conseil scientifique doit en effet donner un nouvel avis sur les risques sanitaires quinze jours avant le scrutin, vers le 13 juin. S'il devait estimer que les conditions ne sont plus satisfaisantes pour que le vote puisse avoir lieu, le scrutin devrait à nouveau être reporté.
Les électeurs devraient alors revoter "au plus tard en janvier 2021" pour les premier et second tour des municipales. Un projet de loi en ce sens a été présenté mercredi en Conseil des ministres au nom du principe de "réversibilité".
Pas de meetings, pas de porte-à-porte, éviter les contacts... La campagne du second tour sera essentiellement "numérique", sur les réseaux sociaux. Elle sera en revanche beaucoup plus longue que les habituels cinq jours d'entre deux tours et pourra s'étendre sur près d'un mois. Le plafond de remboursement des frais de campagne sera également augmenté de 20% pour tenir compte des frais additionnels.
Un point positif : le confinement a poussé les partis, les candidats comme le gouvernement, à s'approprier les outils numériques et à se montrer inventifs pour se faire entendre. Ce qui peut nourrir la réflexion à plus long terme sur les moyens de faciliter le vote pour ramener les électeurs aux urnes.
Cela suffira-t-il à assurer l'équilibre entre les candidats et permettre aux nouveaux venus de se faire connaître ? Le mandat des maires sortants aura été prorogé de plus de trois mois depuis le premier tour. Trois mois durant lesquels les élus se seront souvent démenés pour gérer le quotidien, dénicher des masques et aider les habitants en pleine pandémie.
La "prime aux sortants" habituelle aux municipales risque-t-elle alors d'être amplifiée, comme le dénonce une partie de l'opposition ? "À condition qu'ils aient bien géré la crise, tempère Chloé Morin, experte associée à la Fondation Jean-Jaurès. Il y a bien sûr une prime aux sortants, mais là c'est plutôt une prime à ceux qui agissent et certains élus ont pu louper la marche et se montrer inefficaces".
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