Après un week-end encore assez cafouilleux dans la gestion de la crise sanitaire, on est tenté de se demander : pourquoi faire simple ? Nous en sommes encore là. Je sais que j’étais un peu ironique au lendemain des annonces de confinements qui ne sont pas des confinements, mais je ne pensais pas être si loin de la réalité.
Pour vous résumer rapidement le week-end, nous avons donc eu l’attestation de sortie sur deux pages et avec autant d’exceptions, puis la nouvelle version de l’attestation et enfin la disparition de l’attestation à moins de 10 kilomètres de votre domicile.
Vous êtes déjà perdu, c’est normal. Même le ministre délégué aux PME Alain Griset avait encore du mal à s’y retrouver. Il s’est trompé entre les 10 kilomètres et les 30 kilomètres pour faire ses courses.
Comme me l’a résumé un ministre de premier plan lorsque sont apparus les fameux commerces non essentiels, "quand une décision est con, tout ce qui est suit est con". Mais comment en sommes-nous arrivés là ?
Quand nous partons à la recherche de Kafka et de l’enfer administratif, parfois nous nous trompons d’étage. Nous avons une vision pas totalement fausse d’une administration capable du pire, d’inventer des normes pour tout et sans aucune raison. L’obsession du contrôle, du zéro défaut et de cette envie de ne jamais rien laisser au hasard ou à l’initiative de chacun est une marque de notre état omnipotent. Et à la fin, inefficace.
Quand les ordres sont compliqués, ce qu’il en ressort est encore plus compliqué
Olivier Bost
Mais l’administration et la technostructure est aussi un coupable parfois un peu trop facile. L’adage veut que : "Ce que l’on conçoit bien, s’énonce clairement". Or, ce qu’a présenté Jean Castex n’était pas clair.
Ce qui a été décidé entre Emmanuel Macron et son Premier ministre est trop complexe ou trop subtil. Personne ne peut leur enlever l’envie de bien faire jusqu’à l’envie de trop bien faire. Mais dans cette histoire, l’administration n’a fait que transcrire ce qui n’était pas clair. Quand les ordres sont compliqués, ce qu’il en ressort est encore plus compliqué.
Ce week-end, Matignon - donc l’entourage du premier ministre - et Beauvau se sont aimablement renvoyé la responsabilité. Ce n’est pas moi, c’est l’autre. Cela serait rigolo, si à la fin quelqu’un y avait compris quelque chose. D’ailleurs, nous ne sommes peut-être pas au bout des explications et clarifications. Après la liste élargie des commerces qui peuvent ouvrir, les règles de ce que l’on peut faire ont encore évolué. L’idée, c’est de ne pas voir ses amis chez soi. Une précision du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur BFMTV.
Vous pouvez en revanche voir vos amis dehors avec des distances et pas pour boire des bières ou manger autour d’un barbecue. Stanislas Guerini, le patron de La République En Marche et pourfendeur de "l’effet apéro" n’en démord pas. "Le message n’allez pas chez vos amis n’était pas assez clair". C’est vrai que ça semble bête dit comme ça : "N’allez pas chez vos amis". Mais en fait, c’est infiniment plus simple et plus responsabilisant qu’un formulaire en deux pages.
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