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Emmanuel Macron, le 17 août 2025
Crédit : Philippe Magoni / POOL / AFP
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Abandonner cette réforme des retraites pour tenter de construire un caravansérail politique bringuebalant, c'est quand même le choix du déclin. Parce que c'est moins de travail dans le pays, moins de croissance, plus de déficit. Cela montre que le seul socle sur lequel on peut construire un compromis entre les différents partis politiques, c'est le refus de la réalité. C'est un peu inquiétant.
Mais c'est aussi une sanction de la méthode Macron. Le savoir-faire a cruellement manqué sur cette affaire. Sur les huit ans de présidence Macron, le chantier de la retraite, ça a été l'anti-manuel de la réforme. Première erreur initiale : le projet n'a pas été travaillé. En 2017, le candidat arrive avec une idée fausse : il n'y a pas de déficit sur les retraites. Dès cette époque, tous les pays du monde reculent leur âge de départ à la retraite à cause de la démographie. Il bricole avec ses conseillers l'idée baroque de la retraite à points en donnant à penser que ce sera la liberté de partir quand on veut.
Au pouvoir, il se heurte très vite à l'immense complexité des quelque 40 régimes existants en France et aux perspectives de déficit croissant. On rajoute un étage : le concept d'âge pivot. Personne ne parvient à expliquer aux Français combien ils vont toucher à la retraite. Le Covid arrive de façon providentielle et est utilisé comme prétexte pour renoncer.
La seconde erreur est le mépris dans lequel l'exécutif a tenu les partenaires sociaux. Pour Emmanuel Macron, les syndicats, ce sont des structures inutiles. Or, dans toute réforme, il faut au moins un allié. La CFDT et son patron, Laurent Berger, qu'on aurait quand même pu emmener sur un projet comme celui-là, ne sont jamais parvenus à établir un contact fiable avec le président.
Troisième élément, : une réforme, ça doit être votée. Le choix, en 2023, de faire passer la nouvelle mouture de la réforme avec un vote bloqué, grâce à l'article 49.3, a durablement affaibli sa légitimité. Ce qui était une cause d'intérêt national est devenu le fait du prince.
La quatrième erreur est le calendrier. Il faut faire les réformes difficiles en début de mandat, quand la légitimité politique est forte. Les conditions de sa réélection par défaut en 2022, sans projet, sans campagne, sans majorité parlementaire, ne permettaient pas de se lancer dans une telle aventure. En résumé, pour faire une réforme, il vaut mieux travailler avant, négocier pendant et choisir le bon moment. Ça n'a pas été fait, huit ans de perdu.
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