Réchauffement climatique : "On tisse une toile de gaz carbonique autour de la Terre", alerte Jean-Louis Étienne sur RTL
Vingt-cinq ans après avoir tiré la sonnette d’alarme sur RTL, l’explorateur revient sur l’urgence climatique. Invité du Journal inattendu, il plaide pour une transition rapide vers des énergies décarbonées.
Invité dans Le Journal inattendu de RTL, ce samedi 6 septembre, l’explorateur et médecin Jean-Louis Étienne a alerté sur un sujet sur lequel il s'était déjà penché il y a un quart de siècle : le réchauffement climatique. En 2000, alors que Jean-Pierre Tison animait le journal, Jean-Louis Étienne évoquait déjà sans détour les dangers d’un bouleversement climatique inéluctable.
"Ce qui est sûr, c’est qu’on est en train de changer la composition de l’air", déclarait-il alors, insistant sur la nécessité d’agir rapidement : 'Il ne faut pas douter, il faut tout de suite prendre des mesures pour limiter les émissions de gaz carbonique, limiter les émissions de méthane. Il faut avoir des mesures environnementalistes très strictes, avant même que les scientifiques disent oui, effectivement, c’est l’homme."
Dans son ouvrage Persévérance, un voilier pour l’avenir de la planète (Éditions Michel Lafon), Jean-Louis Étienne témoigne de son engagement profond, marqué par une vie dédiée à la mer et à l’exploration. Une passion qui ne l’a jamais quitté, et qui éclaire son combat pour la planète.
Le gaz carbonique est incolore, inodore, mais on est en train de tisser une toile autour de la Terre, à 10 kilomètres dans la troposphère, qui piège la chaleur que le soleil nous envoie. Et donc, ça se réchauffe.
Jean-Louis Étienne
Si beaucoup préfèrent encore nier le danger du réchauffement climatique, Jean-Louis Étienne tire une fois de plus la sonnette d’alarme sur RTL. Pour lui, le réchauffement climatique est une "fièvre chronique" qui nécessite d’urgence "un traitement". Un impact majeur, qu’il reconnaît pourtant comme difficilement maîtrisable. "Nous sommes tous acteurs du réchauffement climatique, à travers notre consommation, notre voiture, l’avion que l’on prend, etc. La somme de chacune des réactions de chacun doit pouvoir apporter la solution, mais chacun doit être efficace sur sa zone d’influence."
Pour autant, la bataille n’est pas gagnée. Jean-Louis Étienne souligne l’enjeu économique majeur qui freine les actions environnementales, aggravé par un scepticisme encore très présent au plus haut niveau politique. "Il faut faire face à une crise économique qui prive l’environnement de moyens", rappelle-t-il, évoquant notamment la résistance de Donald Trump.
"C’est un homme d’affaires, et dans l’économie du pétrole, il n’y a rien de pire", dénonce-t-il sans détours. "Nous sommes une civilisation carbonée. Il faut qu’on sorte de cette civilisation au plus vite. Cela implique des économies d’énergie, mais aussi des investissements massifs. Il faut passer des énergies de stock — pétrole et charbon — à des énergies de flux décarbonées."
Malgré la complexité et les résistances, Jean-Louis Étienne reste optimiste sur notre capacité collective à agir. "Nous avons l’intelligence des solutions", insiste-t-il, "c’est un choix d’investissement qu’il faut faire dans cette direction."
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