Ce dimanche, près de 1.000 hectares de végétation sont partis en fumée dans les Pyrénées-Orientales. Un grand incendie, qui est aussi le premier de l'année. Et le lieu du départ de feu ne doit rien au hasard, puisque le département est l'un des plus touchés par la sécheresse qui sévit depuis des mois. Le territoire connaît une absence de précipitations depuis plusieurs mois : en 2022, 10 des 12 mois de l'année présentaient un bilan pluviométrique largement déficitaire.
Une situation historique, toujours d'actualité depuis le début de l'année 2023. La sécheresse augmente le risque d'incendie, et peut également les provoquer plus tôt dans la saison. À Cerbère, commune touchée par les flammes dimanche, les habitants sont surpris : d'ordinaire, les premiers feux ont lieu en juin ou juillet, mais jamais en avril.
L'inquiétude gagne donc la population : "Avec la sécheresse qui sévit depuis plus de 10 mois, toutes les communes du département ont la même crainte, qu'un incendie les frappe", explique le maire de Cerbère.
Les communes des Pyrénées-Orientales se préparent donc à vivre des mois compliqués. La sécheresse a aussi d'autres impacts : quatre villages sont déjà privés d'eau potable depuis vendredi. Et pour cause, certaines nappes phréatiques du secteur sont complètement à sec.
Notre spécialiste météo Louis Bodin rappelle que le vent, et notamment la Tramontane, qui souffle sur le département, est un facteur susceptible d'aggraver les choses. Dans les Pyrénées-Orientales, "c'est jusqu'à 300 jours de vent par an", rappelle le prévisionniste, qui souligne qu'hier encore, le vent atteignait localement 100 km/h.
Toutefois, Louis Bodin se veut rassurant : bien que toujours basses, les nappes phréatiques se portent "beaucoup mieux sur la plupart de la France" à la suite des dernières précipitations. Une amélioration qui ne s'applique pas à "l'arc méditerranéen", précise-t-il néanmoins. Excepté dans cette zones, "d'autres pluies sont à venir dans les prochains jours", assure encore le présentateur.