Violeur de la Sambre : "Personne n'est indéfendable", insiste l'avocate du coupable Dino Scala

Elle s'attendait à rencontrer "un monstre". Pourtant, en 2018, lorsque Margaux Mathieu est désignée pour défendre Dino Scala, dit le "Violeur de la Sambre", elle découvre un homme "extrêmement bienveillant" et "gentil". 

Arrêté au terme de 30 ans d'enquête, ce père de famille dont tout le monde parle avec "affection", a avoué les crimes qui lui étaient reprochés : une cinquantaine de viols et d'agressions sexuelles commises aux abords de la Sambre, cette rivière qui marque la frontière avec la Belgique.

"À aucun moment il n'a essayé d'amoindrir sa responsabilité ou de ne pas reconnaître des faits qui ont bien eu lieu, explique l'avocate dans Les Voix du crime. Donc la défense a consisté finalement à l'accompagner dans ses aveux, à l'accompagner dans cette volonté sincère de dire ce qu'il s'est passé."

Margaux Mathieu regrette qu'on ne se soit pas davantage attardé sur la personnalité de son client. "On ne voulait pas savoir qui il est dès lors qu'il avait reconnu les faits", déplore-t-elle. Pourtant, la vie de Dino Scala a elle aussi été marquée par des violences sexuelles subies dans son enfance.

"Quand vous grandissez dans un milieu où ce que vous vivez, les violences que vous subissez enfant, sont tues, sont secrètes et doivent être tenues secrètes, on peut comprendre qu'en grandissant et en devenant un homme, il ait lui-même eu cette exigence-là envers lui-même, de taire les agissements répréhensibles et horribles qu'il a mis en œuvre sur les femmes."

C'est cette rhétorique sur la racine des violences sexuelles que Margaux Mathieu a souhaité mettre en avant lors du procès de Dino Scala. "Lorsque j'avais quelque chose à dire dans le cadre de la défense de ce cas-là, je l'ai dit, à tel point qu'à un moment, le président lui même est intervenu et a reconnu que les droits de la défense devaient être défendus", se souvient-elle.

"Personne n'est indéfendable et je trouve qu'un homme en plus qui reconnaît les faits et qui ne cherche pas à se dédouaner et qui assume la responsabilité pénale et qui est aussi sincèrement désireux de s'expliquer doit être entendu", poursuit l'avocate.

À l'issue de son procès, Dino Scala a été condamné à 20 ans de prison pour 54 viols et agressions sexuelles. Après avoir fait appel de la décision de la cour, il a décidé de se retirer rendant la première peine définitive.

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