Enlèvement de Mélodie Nakachian : ses ravisseurs étaient de "vrais salauds", lâche un ex-policier de La Crim’

PODCAST - Le 9 novembre 1987 à Marbella, Mélodie Nakachian, fille d'un milliardaire libanais et d'une superstar coréenne, est enlevée sur le chemin de l'école. Patrick Baudot, ancien membre de la Brigade criminelle, dessine un portrait au vitriol des ravisseurs.

Une voiture de la police espagnole

Crédit : GABRIEL BOUYS / AFP

84. Enlèvement de Mélodie Nakachian : le plan d'une "multinationale du crime" expliqué par un ex-policier de La Crim'

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L'enlèvement de la petite Mélodie Nakachian, le 9 novembre 1987 à Marbella (Espagne), a eu un écho médiatique important au vu de la notoriété de la famille. Mais en coulisse, c'est surtout le profil des ravisseurs et leur méthode qui intrigue les enquêteurs, alors que les assaillants sont "des figures du grand banditisme", raconte Patrick Baudot, ex-policier de La Crim', dans Les Voix du crime.

Il retrace le fil de l'opération. Les ravisseurs étaient en vacances chez les Santoul, un couple de voyous, voisins de la famille Nakachian en Espagne. Ils profitent des fêtes organisées à l'école ou à la villa des Santoul pour "avoir une identification formelle de la petite Mélodie."

C'est là qu'ils ont l'idée de l'enlèvement. Jean-Louis Camerini, figure du grand banditisme, va même jusqu'à se déguiser en clown pendant une réception pour approcher de plus près Mélodie.

Ils avaient prévu de les éliminer.

Patrick Baudot

Pendant toute la durée de la prise d'otage, le couple Santoul, voisin des Nakachian, iront même jusqu'à rassurer les parents de la petite fille. "Il y avait quand même une grande hypocrisie derrière tout ça", dénonce Patrick Baudot, auteur aux éditions Robert Laffont du livre Alias Cristal 18. Trente-quatre ans au 36 quai des Orfèvres. D'autant que la petite Mélodie n'était pas la seule visée.

Quand Jean-Louis Camerini perd son portefeuille lors d'un jogging à Marbella, les enquêteurs retrouvent une lettre indiquant qu'Amir, le petit frère de Mélodie âgé de 3 ans, devait lui aussi être enlevé. "Ce jour-là, il refuse d'aller à l'école et donc il n'est pas enlevé. Ils avaient prévu de les éliminer", explique Patrick Baudot.

Les ravisseurs, c'était des vrais salauds

Patrick Baudot

"On avait été un peu choqués, à l'époque, par certains journalistes qui considéraient les ravisseurs comme pouvant être séduisants, alors que c'était des vrais salauds", souligne l'ancien enquêteur. Patrick Baudot précise que deux braqueurs, un lyonnais et un grenoblois, "ont même refusé de monter sur le coup, au motif 'qu'on ne touche pas aux gosses.'"

Même s'il se souvient que les ravisseurs se laissaient parfois aller à quelques confidences aux enquêteurs, Patrick Baudot ne s'est jamais lié avec l'un des voyous. "Je vous rassure tout de suite : aucun n'est sympathique."

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