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"Un tas de professions sont concernées" : comment la cocaïne "a gagné tout le territoire"

Sur RTL, le président de la Mildeca Nicolas Prisse alerte sur l'explosion du marché de la cocaïne en France, dont le chiffre d'affaires de 2023 a devancé celui du cannabis. Selon lui, tous les milieux sont désormais touchés, y compris ruraux.

Un sachet de cocaïne (photo d'illustration)

Crédit : Romain Costaseca / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

"Elle a gagné tout le territoire" : la cocaïne, premier marché des drogues illicites en valeur, devant le cannabis

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Vincent Serrano & Juliette Vignaud & Anne-Sophie Lapix

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Un marché qui dépasse désormais celui du cannabis. Le trafic de cocaïne a généré le plus d'argent sur le marché des drogues illicites en France métropolitaine en 2023, avec un chiffre d'affaires moyen estimé à 3,1 milliards d'euros, devant le cannabis (2,7 milliards), stupéfiant bien plus consommé, selon une étude relayée ce lundi 8 décembre par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) et financée par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).

Selon cette étude, entre 2013 et 2023, le chiffre d'affaires du marché de la cocaïne est passé, en moyenne, de 902 millions à 3,1 milliards d'euros, devant le marché du cannabis, (de 1,1 milliard à 2,7 milliards). L'évolution "du ratio prix-pureté" de la cocaïne "fait de cette substance un produit de plus en plus bon marché et donc accessible au plus grand nombre", alertent les auteurs.   

"C'est d'abord une question d'offre avec une production mondiale qui a explosé, des prix qui ont diminué et une pureté qui a augmenté", détaille Nicolas Prisse, président de la Mildeca, au micro de RTL. Selon lui, une offre "massive" est désormais présente sur l'Hexagone, grâce aux "groupes criminels qui n'hésitent pas à investir tous les recoins du territoire" et aux outils numériques "qui aident aux transactions". 

Un tsunami blanc, même au travail

L'Office anti-stupéfiants parle d'un tsunami blanc, qui ne se consomme plus seulement en soirée pour faire la fête, mais aussi sur son lieu de travail. "J'arrivais le matin, j'avais fait un rail à la maison. C'était pour tenir la cadence et être à 100%", témoigne un employé d'une usine automobile, au micro de RTL. "Dès que quittais le parking du boulot, je faisais 200 mètres, je m'arrêtais pour refaire un rail", poursuit-il. 

À écouter aussi

Thomas, dans le Rhône, consomme lui aussi de plus en plus sur son lieu de travail. "Vous allez simplement dans les toilettes de votre bureau, vous consommez puis vous ressortez", raconte-t-il à RTL, évoquant "pas mal de déplacements et de pression". Il se fait livrer en moins de 30 minutes, où il le souhaite, grâce au réseau social Snapchat et l'emoji flocon de neige. Au plus fort de sa consommation, Thomas dépensait 1.000 euros par mois.

À écouter

La cocaïne, premier marché des drogues illicites en valeur, devant le cannabis

00:03:15

"Aujourd'hui, on a un tas de professions qui sont concernées, des professions manuelles, intellectuelles", confirme Nicolas Prisse. Selon le président de la Mildeca, le profil des consommateurs a beaucoup changé ces dernières décennies, alors qu'ils représentaient majoritairement des Parisiens, de catégorie professionnelle CSP+ dans les années 2010. "Elle a gagné tout le territoire, le milieu rural. Le milieu périurbain. Elle n'est plus du tout cantonnée au grand centre urbain." 

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