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Le Mémorial de la Shoah, à Paris, recouvert de mains rouges tagguées.
Crédit : ANTONIN UTZ / AFP
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Un acte de vandalisme au cœur d’une enquête internationale. Quatre hommes de nationalité bulgare seront jugés à l'automne à Paris pour leur rôle dans l'affaire des "mains rouges", tags peints sur le Mémorial de la Shoah en mai 2024. Cette dégradation symbolique a suscité l'indignation, d'autant plus qu'elle semble s'inscrire dans une stratégie de déstabilisation politique à plus grande échelle. Le tribunal correctionnel de Paris a annoncé, samedi 26 juillet, que ces individus comparaîtront en septembre, un mois après une première audience fixée au 11 septembre.
Dans la nuit du 13 au 14 mai 2024, 35 tags représentant des "mains rouges", symbole parfois lié au lynchage de soldats israéliens à Ramallah en 2000, ont été retrouvés sur le Mur des Justes, un espace de mémoire du Mémorial de la Shoah. Leurs auteurs, qui avaient utilisé des pochoirs, ont été surpris par un agent de sécurité, mais ont réussi à s'enfuir avant son arrivée. Cette action a été suivie de plusieurs dizaines de tags similaires dans les IVe et Ve arrondissements de la capitale.
Les quatre suspects ont rapidement été identifiés grâce à des images de vidéosurveillance, ainsi qu’à des relevés de leurs lignes téléphoniques, de leurs réservations de vols et d'hôtels. Trois d'entre eux, extradés de Croatie et de Bulgarie, sont actuellement en détention provisoire. Le quatrième, toujours en fuite, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Il pourrait être jugé en son absence.
Les suspects sont accusés de dégradations en réunion et de faits aggravés en raison de la prétendue appartenance à une race, une ethnie ou une religion, mais aussi d'association de malfaiteurs. Ils risquent jusqu'à sept ans de prison et 75 000 Euros d'amende. Le quatrième suspect, qui aurait facilité la logistique de l'opération, est également poursuivi pour complicité.
L'enquête a révélé des liens inattendus avec une possible ingérence étrangère. En effet, selon le parquet, cette action pourrait s'inscrire dans un cadre plus large visant à déstabiliser la France, orchestré par les services de renseignement russes. Le service Viginum, chargé de la lutte contre les ingérences numériques étrangères, a observé que l'affaire avait été instrumentalisée sur les réseaux sociaux, notamment sur X, par des acteurs liés à la Russie. Un réseau de comptes inauthentiques, soutenu par un pseudo média français "Artichoc", aurait contribué à attiser les tensions internes en France.
L'avocat de l'un des suspects, Martin Vettes, a exprimé son impatience quant à la tenue du procès. "Mon client attend son procès avec impatience depuis de longs mois", a-t-il déclaré, tout en soulignant que l'absence du principal suspect, toujours en fuite, représentait un réel obstacle à la pleine compréhension de l'affaire. Le procès au fond pourrait se tenir fin octobre, après l'audience préliminaire du 11 septembre.
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