"Sambre" (France 2) : la véritable histoire criminelle derrière cette série glaçante

Une cinquantaine de victimes de viols et d'agressions sexuelles, une enquête parsemée d'embuches et de ratés… Voici l'affaire que retrace la série "Sambre", réalisée par Jean-Xavier de Lestrade. Une fiction librement adaptée de l'enquête menée par Alice Géraud, Sambre, radioscopie d'un fait divers (JC Lattès). Ce livre retrace l'affaire du "violeur de la Sambre", un dossier criminel complexe et sombre, qui a duré près de 30 ans. Ce lundi 13 novembre 2023, France 2 diffuse les premiers épisodes des six attendus. 

Pendant trois décennies, celui qu'on surnomme "le violeur de la Sambre", a sévi le long de la rivière franco-belge. Dino Scala, de son vrai nom, utilisait un mode opératoire bien précis pour attaquer ces femmes : avec une cordelette, ce dernier avait pour habitude d'étrangler ses victimes, avant de commettre des crimes sexuels. À l'époque, l'affaire n'est pas directement prise au sérieux : certaines victimes de ce violeur multirécidiviste ne sont pas crues. Malgré les plaintes déposées, les portraits robots réalisés et l'ADN recueilli… Dino Scala peine à être identifié et retrouvé.

"Pendant très longtemps, les policiers ne font pas le rapprochement, analyse la journaliste Alice Géraud dans Les Voix du crime. Pourquoi ils ne font pas le rapprochement ? Alors ça, c'est une analyse personnelle, ils ne font pas le rapprochement parce qu'en fait, ils ne s'intéressent pas tellement à l'histoire, au récit de ces femmes. On considère pendant très longtemps que ce n'est pas grave."

Ce n'est qu'en février 2018 que le violeur est arrêté par le commandant Frank Martins. "On sait qu'il a agressé et violé des dizaines et des dizaines de femmes - on avance le chiffre de 80 à cette époque-là, qui sera revu ensuite à la baisse - mais ça en fait le plus important violeur en série jamais arrêté en France", ajoute-t-elle. En 2022, Dino Scala est condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour 54 faits répertoriés depuis 1988. Après avoir fait appel du verdict, le violeur multirécidiviste se désiste, rendant la condamnation définitive. Malgré tout, l'homme continue de contester 14 de ces faits.