En juillet 2022, la cour d'Assises du Nord condamne Dino Scala à vingt ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles sur plus d'une cinquantaine de femmes de 1988 à 2018. Celui qu'on surnomme "le violeur de la Sambre" fait appel du verdict. Accusé et victimes attendent aujourd'hui ce nouveau procès qui se déroulera en 2024. Pour Franck Martins, anciennement chargé du dossier et aujourd'hui commandant retraité de la PJ de Lille, il est impensable de manquer ces nouvelles audiences.
"À l'époque, la société a quand même un souci avec les agressions sexuelles et la qualité de victime d'une femme lorsqu'elle est victime d'agression sexuelle. Ce n'est pas que c'est rien, mais c'est quand même à chaque fois 'est ce qu'elle l'a pas un peu cherché ? Est-ce que ce n'est pas de sa faute ?' Je caricature un peu, mais certaines victimes ont été reçues avec cet état d'esprit", explique l'officier à la retraite dans Les Voix du Crime.
Franck Martins regrette la prise en charge de certaines femmes lors de leur déposition dans cette affaire. "Je suis policier, je travaille pour une institution, et lorsque cette institution commet quelques erreurs dans son appréciation d'une situation et que c'est aussi grave que ça pour les victimes, j'ai dit que je présentais les excuses de l'institution pour le manque d'écoute qu'on avait sur certains cas à l'époque."
Je présentais les excuses de l'institution pour le manque d'écoute qu'on avait sur certains cas à l'époque
Franck Martins
Si pour 54 victimes sur 56, le crime sexuel a été reconnu lors du procès en première instance, deux femmes souffrent encore du manque de reconnaissance de la justice. "Ma conviction, c'est que les deux pour lesquels Dino Scala n'est pas condamné, il en est l'auteur. C'est ma conviction au moment des assises. Aujourd'hui, la justice s'est prononcée donc je ne vais pas aller contre ce que dit la justice, bien entendu. Mais bon, c'est très difficile pour les victimes de ne pas être reconnues lors d'un tel procès", déplore le commandant.
Franck Martins se tient prêt à déposer une nouvelle fois à la barre, au nom des victimes. "C'est mon devoir de le faire, mais je ressens exactement les mêmes angoisses. Alors, il y a eu cette première fois qui va m'aider à aborder la seconde un peu plus sereinement. Mais je sais que c'est une épreuve de toute façon, mais on va s'y préparer", poursuit-il.
Aujourd'hui encore, le commandant garde un souvenir marquant du procès en première instance. "À la fin, je suis allé manger un morceau dans une brasserie en face du palais de justice et quelques victimes, dont un ou deux maris, sont venus me voir en me remerciant pour le travail accompli." Une récompense que Frank Martins n'est pas prêt d'oublier. Une récompense qui, pour lui, fait office de "légion d'honneur".
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