Romans-sur-Isère : tout comprendre aux mouvements d'ultra-droite

Depuis la mort de Thomas à Crépol, dans la Drôme, des militants d'ultra-droite organisent des démonstrations de force dans toute la France. À Valence, ce lundi, ont eu lieu les comparutions immédiates de six membres de l'ultra-droite interpellés ce week-end à Romans-sur-Isère. Ils ont été condamnés de six à dix mois de prison ferme avec mandat de dépôt : ils dormiront en prison cette nuit.

Mais qu'entend-on exactement par "ultra-droite" ? Erwan Lecœur, sociologue spécialiste de l'extrême droite, revient sur ce concept au micro de RTL. "Le terme a été inventé par les services de sécurité du pays, explique-t-il pour dénommer les gens qui, au sein des groupes d'extrême droite, s'organisent pour être plus violents que les autres et, par exemple mener des actions de type attentat ou des opérations extrêmement violentes."

Il serait réducteur de considérer que le terme "ultra-droite" se place comme un synonyme précis de "néo-nazi". Erwan Lecœur précise que "les néo-nazis sont une des composantes de la galaxie qu'on appelle généralement 'extrême droite', dans laquelle on peut retrouver des néo-fascistes, des païens, des catholiques traditionalistes, des frontistes de la première heure ou des anciens de l'Algérie française, etc. Par contre, ils ont en commun une forme de nationalisme agressif, parfois même de nativisme, une vision de la société en déclin contre laquelle ils veulent se battre en établissant un ordre nouveau..."

Il y a plusieurs centaines de personnes fichées S dans l'ultra-droite.

Il y a plusieurs centaines de personnes fichées S dans l'ultra-droite,

Les chercheurs, comme les services secrets, estiment que ces mouvances comptent environ 2.000 à 3.000 personnes en France. "Il y a plusieurs centaines de personnes fichées S dans l'ultra-droite, détaille Erwan Lecœur. On connaît certains meneurs et c'est ainsi qu'on évite certains problèmes, la police peut intervenir avant les méfaits." Ces personnalités cherchent d'abord à se faire connaître médiatiquement pour que leur message soit entendu par des personnes susceptibles de les rejoindre.

Ensuite, selon le chercheur, "ils veulent déclencher une forme de guerre raciale ou ethnique". "Ici, explique-t-il, ils parlent d'ennemis qu'ils appellent 'racailles'. Une partie d'entre eux peut penser que, l'extrême droite étant très présente politiquement et médiatiquement, le pouvoir va leur arriver un jour. Ils rappellent donc leur présence et leurs idées plus radicales que celles de Marine Le Pen, voire d'Éric Zemmour, et, même s'ils commettent des actes illégaux, estiment qu'ils pourront bénéficier d'une amnistie plus tard."