ÉDITO - Manifestation de l'ultra-droite à Romans-sur-Isère : "Faisons tout pour éviter que ça dégénère", avertit Alba Ventura
Ce week-end, des militants d'extrême-droite ont défilé à Romans-sur-Isère pour en "découdre", dans une volonté de venger la mort de Thomas dans la rixe de Crépol. L'éditorialiste Alba Ventura appelle au calme.
Romans-sur-Isère a été le théâtre de violences de l'extrême-droite ce week-end, qui voulait venger la mort du jeune Thomas pendant la rixe de Crépol.
Il est urgent de stopper cette violence, il faut arrêter l'engrenage de la récup', de la réaction, de la provocation. Ce qu'il s'est passé dans ce bal de village à Crépol est dramatique, horrible, et personnellement je regrette qu'il n'y ait pas eu une minute de silence pour Thomas à l'Assemblée nationale comme il y en a eu pour d'autres.
Mais la riposte ne doit pas être une manifestation punitive. Cela ne doit pas être un raid de représailles dans le quartier d'où venaient les agresseurs de Thomas. C'est ce qu'on fait une centaine de militants d'ultra-droite aux cris de "Justice pour Thomas" et de "Ni pardon, ni oubli", "Islam hors d'Europe". Ils sont d'ailleurs revenus dimanche.
C'est avec cet engrenage-là de violences, de vengeance, de haine qu'on en arrive à des situations dangereuses et explosives. Comme l'a dit le procureur, nul ne peut se faire justice en dehors de la loi.
Vous savez que samedi, en marge de la manifestation d'ultra-droite, un de leurs militants anti-islam a été violemment agressé, extirpé de sa voiture et roué de coups. Il a été sauvé par l'intervention des gens du quartier, qui se sont interposés, qui ont appelé les pompiers, qui ont fait venir la police.
Que se serait-il passé si ces personnes n'étaient pas intervenues ? Si des militants d'extrême-droite étaient venus en découdre ? Il y aurait probablement eu d'autres morts. La responsabilité de chacun et surtout des politiques est de faire retomber cette escalade complètement folle.
Laissons la justice travailler sur la mort de Thomas, demandons à la justice de condamner fermement ceux qui ont provoqué le chaos à Crépol, mais surtout, surtout, halte au feu : faisons-tout pour éviter que ça dégénère.
