L'enquête avance et les contours du projet de l'AFO (Action des Forces Opérationnelles) se dessinent plus nettement. Entre le 24 juin et le 23 juillet, 13 individus ont été interpellés (dix hommes et trois femmes) dans un large coup de filet antiterroriste en région parisienne, en Corse, en Gironde ou dans la Vienne, soupçonnés de vouloir commettre des attaques ciblées contre des musulmans.
Treize membres de ce groupuscule d'ultra-droite ont été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. La plupart ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, dont leur leader Guy Sibra, qui s'applique à minimiser son rôle.
Le Monde a eu accès à leurs premières déclarations devant la justice, et révèle plusieurs points sur leurs intentions réelles et leur identité. Mais aussi que la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) s'est vue contrainte de les infiltrer pour récolter assez d'éléments tant ils prenaient des précautions.
Dans le quotidien, on apprend donc que le premier projet était de tuer "deux cents imams radicaux". Pour cela, chacun avait une mission : se trouver un imam dit "intégriste" à cibler. Un mission compliquée à réaliser par manque de moyen et de professionnalisme. Elle a donc été abandonnée.
Autre tentative : empoisonner de la nourriture halal dans les supermarchés. "Les femmes seraient chargées de faire les achats et la dépose, habillées en niqab, pour ne pas se faire remarquer et importuner", raconte l'un d'eux dans le procès verbal rapporté par Le Monde. Le but était d'injecter un poison avec une seringue. D'après les extraits du Monde, plusieurs se seraient désolidarisés de ce projet qui "pourrait tuer des familles entières, des gens modérés".
Cette dizaine de membres préparent alors un nouveau type d'attaque : jeter des grenades sur des musulmans ou autres cibles comme des librairies ou une mosquée. Quant aux rumeurs sur des attaques contre le rappeur Médine, elles ont été évoquées mais sont restées des idées sans intention concrète de les réaliser.
Dans les rangs de ce groupuscule, beaucoup d'anciens militaires et gendarmes, à l'instar du leader, Guy Sibra. Mais dans un second article, Le Monde révèle que d'autres métiers, plus étonnants, composent aussi l'AFO.
Le quotidien énumère : "Une infirmière de 55 ans, un restaurateur indépendant de 45 ans ou encore un mathématicien de 69 ans". Mais aussi un retraité de de France Télécom de 65 ans, un téléopérateur de nuit pour les taxis G7 et un ex-cadre de la grande distribution. Ces membres se faisaient appeler par des pseudo parlants, comme Richelieu, Ferragus, Attila ou Ninon de Lenclos.
Nombreux parmi eux ont comme traumatisme les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Et se réfugient derrière le choc pour justifier leurs intentions. "J'ai mal au cœur (…) nous avons une jeune fille de 20 ans qui est enterrée, ce sont des terroristes, moi non !", a déclaré l'un d'eux lors des interrogatoires.
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