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Marche féministe à Paris : que s'est-il passé samedi soir ?

DÉCRYPTAGE - Samedi 7 mars au soir, une marche féministe s'est terminée par des heurts avec les forces de l'ordre. Personnalités politiques et associations féministes ont dénoncé des faits de violences policières. La préfecture présente une autre version des faits.

Des policiers municipaux contrôlent des militantes féministes pendant une séance de collage le 6 septembre 2019 à Paris.
Crédit : Ludovic Marin / AFP
Marie Zafimehy
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"Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes et radicales et en colère". C'est un des nombreux slogans scandés par des milliers de personnes samedi 7 mars au soir dans les rues de Paris lors d'une marche nocturne pour défendre les droits des femmes. Une manifestation qui s'est terminée par des heurts avec les forces de l'ordre.

La marche, organisée la veille de la Journée internationale des droits des femmes, se voulait un événement alternatif et indépendant de la marche des Grandes Gagnantes du 8 mars. Elle se déroulait en mixité choisie, c'est-à-dire qu'elle était réservée aux femmes et aux personnes transgenres. Les personnes souhaitant participer étaient appelées à se rassembler à 19 heures sur la Place des Fêtes pour un départ à 20 heures. Le cortège devait arriver place de la République à 22 heures.

Ça s'est arrêté d'un coup et des filles ont crié qu'il y avait de la lacrymo

Alice, participante de la marche nocturne féministe

C'est à l'arrivée sur la place de la République (Xe arrondissement) que la manifestation a tourné court. Alice se trouvait à l'arrière de la marche. "Je ne suis jamais arrivée, raconte-t-elle à RTL.fr. J'étais à quelques dizaines de mètres de la place quand ça s'est arrêté d'un coup et des filles ont crié qu'il y avait de la lacrymo." Elle, a décidé de faire demi-tour et s'est retrouvée au premier rang du cortège, face à deux voitures de police qui reculaient pour éviter l'afflux de personnes souhaitant échapper au gaz lacrymogène.

Accompagnée d'un petit groupe de personnes, Alice décide de prendre une rue perpendiculaire. "On s'est dit qu'on allait prendre le métro, et on a accéléré le pas", explique-t-elle. "Là, tous les camions ont débarqué. Les policiers se sont rués vers la ligne qui était deux mètres derrière nous". Elle, réussit à s'échapper. "On était sur les côtés, ils n'ont pas du faire attention."

Scènes de violences sur les réseaux sociaux

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Jusque-là, la marche s'était déroulée sans accrocs. "On faisait du bruit, on faisait des collages sur le long du parcours mais il n'y avait aucune violence, décrit Alice, la police nous suivait juste à côté. C’était animé et joyeux". Une ambiance festive également décrite par Marceline, une autre manifestante, auprès de France Info. "Il y avait de la musique, des femmes avec des tambours, dans une ambiance très joyeuse, avec des jeunes et des gens qui ne vont pas forcément beaucoup en manifestation."

Des descriptions qui contrastent totalement avec les images de fins de la manifestation. Le journaliste Rémy Buisine a notamment diffusé une vidéo où l'on peut voir les forces de l'ordre contenir les manifestantes. "C'était totalement disproportionné", estime Marceline sur France Info. Sur d'autres vidéos relayées sur les réseaux sociaux on peut voir des personnes bousculées, traînées par terre et tirées par les cheveux dans la station de métro par la police.

Je suis atterrée

Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes

Dès le lendemain, plusieurs militantes féministes se sont émues des violences subies par les manifestants et manifestantes. "Je suis atterrée de voir que le ministère de l’intérieur a choisi de déployer des moyens pour réprimer les femmes plutôt que de renforcer les moyens de lutte contre les violences machistes", a tweeté la présidente de la Fondation des femmes, Anne-Cécile Mailfert. La maire de Paris Anne Hidalgo s'est elle dite "choquée".

Que dit la préfecture de police ?

Dimanche, Marlène Schiappa assurait que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait demandé un rapport à la préfecture de police. "Toutes les femmes doivent pouvoir manifester pacifiquement pour faire respecter leurs droits", écrivait-elle dans un tweet. Plus tard dans la journée, la préfecture de police a publié un communiqué.

"À l'arrivée déclarée de la manifestation place de la République, et malgré l'appel à la dispersion, un groupe de plusieurs centaines de manifestants ne l'ont intentionnellement pas respecté et ont forcé le barrage des forces de l'ordre, afin de déambuler sur le quai Jules Ferry en dehors de tout trajet déclaré." C'est pourquoi selon la préfecture des gaz lacrymogènes ont été utilisés. 

Selon le communiqué neuf personnes ont été interpellées et sept placées en garde à vue. Les personnes organisatrices de la marche n'ont pas donné suite à nos sollicitations.

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