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Procès Péchier : un échange tendu entre la défense et le directeur d'enquête provoque une suspension d'audience
L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier est accusé d'avoir empoisonné 30 patients, dont 12 mortellement, en contaminant des poches de médicaments. L'intervention de son avocat, maître Randall Schwerdorffer, lors de ce deuxième jour de procès, a provoqué une vive réaction dans une salle d'audience jusque-là très calme.
L'un des moments forts du procès Péchier s'est déroulé mardi 9 septembre. Cela fait dix heures que la salle d'audience léthargique écoute le directeur d'enquête à la barre lorsque l'avocat de Frédéric Péchier, Me Randall Schwerdorffer pose alors une question simple : "Comment l'ex-anesthésiste faisait-il, concrètement, pour être sûr qu'une poche empoisonnée soit bien injectée au patient du collègue visé ?"
L'enquêteur gêné répond qu'il ne sait pas. Il concède que les poches sont injectées aux patients dans un ordre aléatoire. Comment choisir alors de s'en prendre à tel ou tel ? On rappelle que selon l'accusation, l'empoisonneur polluait les poches de patients pour viser à travers eux des collègues avec qui il était en conflit.
Une partie du mobile vient de s'écrouler. Huit ans d'enquête n'ont pas permis de comprendre le mode opératoire de l'accusé. Côté partie civile, c'est l'agitation. Des avocats élèvent la voix. La présidente est contrainte de suspendre l'audience dans une ambiance électrique.
Un procès à rallonge
Le procès qui a débuté lundi 8 septembre doit se poursuivre pendant encore trois mois et demi. L'ex-anesthésiste qui comparaît libre est accusé d'avoir empoisonné 30 patients, dont 12 sont décédés, entre 2008 et 2017 à Besançon. Une affaire "sans équivalent dans les annales judiciaires françaises", a concédé lui-même le procureur de Besançon Étienne Manteaux.
Avant le début de son procès, Frédéric Péchier avait affirmé son innocence sur RTL, au micro de Marc-Olivier Fogiel, tout en confiant, "appréhender ces trois mois et demi" de procès.
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