Procès Le Scouarnec : "pédophile" et "bon chirurgien", l'accusé défend son double visage devant la cour

L'interrogatoire de l'ex-chirurgien Joël le Scouarnec a repris ce mardi 4 mars, à Vannes (Morbihan), où il est jugé pour des viols ou agressions sexuelles sur près de 300 jeunes patients.

Ce mardi, les juges s'intéressent à son parcours professionnel, toutes les cliniques et les hôpitaux où il est passé, où il a fait des victimes pendant trois décennies.

La cour tente de comprendre, avec un examen scrupuleux de sa carrière, la manière dont la pédophilie a envahi son univers, et ce, malgré ses dénégations et le fait qu'il répète que ses "pensées pédophiles n'ont à aucun moment interféré" dans ses "gestes opératoires".

Joël le Scouarnec veut dissocier "le bon père de famille" du "pervers qui n'avait aucun état d'âme". "Il faut dissocier le bon chirurgien du mauvais pédophile. Vous pensez que c'est possible pour les victimes ?", l'a questionné la présidente. Réponse de l'accusé, dans un élan de sincérité : "Non, sûrement pas." Parce que son "activité pédophile" est inextricable de son activité professionnelle, agressant ses jeunes patients au bloc ou en consultation pré ou post-opératoire.

Sans parler des compresses oubliées dans le corps de patients opérés, à trois reprises au moins. A-t-il à ce moment-là été envahi par ses penchants pédophiles ? Dans le box, il nie vigoureusement comme s'il voulait encore préserver ce qu'il lui reste d'apparence.