Le 1er juin 2009 à 2h14, le vol AF447 ne répond plus. Quelques minutes plus tard, il s'écrase au large du Brésil, avec 228 passagers à son bord. C'est l'accident le plus meurtrier de l'histoire d'Air France. Ce lundi 10 octobre, la compagnie et le constructeur Airbus sont jugés pour deux mois, à Paris, pour homicides involontaires.
Ophélie a perdu son frère de 27 ans lors de ce crash, alors que toute la famille était réunie en ce jour de Pentecôte. Nicolas devait les rejoindre pour le déjeuner. Il s'apprêtait à leur annoncer ses fiançailles. Mais l'avion n'est jamais arrivé : "À l'époque, ça n'existait pas un avion qui disparaisse des écrans radars, donc tant qu'on n'a pas retrouvé des traces de l'appareil, des corps, ou que ce soit, on se dit qu'ils sont peut-être quelque part", raconte-t-elle au micro de RTL.
Elle poursuit : "Puis démarre une période très macabre où on va parler de relevage des corps, de l'état des passagers encore attachés aux sièges. Son corps n'a jamais été retrouvé. C'est dur de faire une cérémonie avec une simple photo, et sans corps. Je me suis faite à l'idée qu'il était ailleurs". Sur les 238 victimes, seules 153 ont pu être remontées et identifiées.
Retour sur les faits. En pleine nuit, alors que la plupart des passagers dorment, dans le cockpit, la panique commence à monter. En effet, les trois sondes qui permettent de gérer la vitesse viennent de givrer. Les pilotes n'ont plus d'informations fiables. Il n'y a plus de pilotage automatique. L'équipage ne comprend pas ce qu'il se passe.
Les pilotes cabrent l'appareil pour récupérer la perte d'altitude, qui n'existe pas en réalité. Le commandant, qui dormait, revient enfin, calme. "Putain, je n'ai plus le contrôle de l'avion là" lui répète son collègue. Il n'y a pas de cri, mais seulement des annonces de manœuvres et quelques silences. Puis l'alarme de décrochage retentit de manière continue : "stall stall" à 58 reprises. L'un des copilotes a cette dernière phrase : "On va taper c'est pas vrai". L'avion sombre en mer, 4 minutes 30 après le givrage des sondes.
À part les enquêteurs, personne n'a jamais pu écouter ces enregistrements. Ophélie espère qu'ils seront diffusés à l'audience. Elle attend des réponses : "On a eu des reconstitutions, des retranscriptions à l'écrit, mais ce n'est pas la même chose d'entendre le timbre de la voix, l'ambiance dans le cockpit. Les premières années, les experts judiciaires nous ont expliqués qu'étant donné que l'avion était tombé à plat, il n'y avait pas eu de souffrance à priori pour les passagers".
Pourtant, "un petit peu plus tard dans la procédure, on a entendu dire qu'il y avait une hôtesse qui tapait fortement à la porte du cockpit, sur les dernières minutes, au moment de la chute. Donc, on n'est pas sûr qu'ils n'aient pas compris qu'ils allaient mourir", explique Ophélie. Air France et Airbus ont-ils commis des fautes dans la formation des équipages, comment se fait-il que les pilotes n'ont pas été mis au courant des problèmes que rencontraient ces sondes ? La bataille d'experts au procès s'annonce féroce.
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