Procès de Monique Olivier : quand son ex-mari Michel Fourniret tentait de piéger les enquêteurs

PODCAST - Pendant près de 15 ans, le couple Fourniret-Olivier a violé et tué de nombreuses jeunes femmes entre la France et la Belgique. Francis Nachbar, avocat général lors du procès de 2008, raconte comment "l'Ogre des Ardennes" a brouillé les pistes auprès des enquêteurs.

Monique Olivier, ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, dans la salle d'audience lors de son procès à la cour d'assises de Nanterre,

Crédit : BENOIT PEYRUCQ / AFP

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Depuis le mardi 28 novembre, Monique Olivier, l'ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret est jugée devant les assises de Nanterre pour les disparitions et meurtres de trois jeunes femmes : Joanna Parrish, Estelle Mouzin et Marie-Angèle Domèce. Pendant 15 ans, le couple a sévi en France et en Belgique, faisant alors de nombreuses victimes sur leur passage. En 2008, celui qu'on surnomme "l'Ogre des Ardennes", et sa complice avaient été jugés et condamnés à la perpétuité pour sept autres crimes.

Pour certains meurtres, les cadavres des victimes n'ont jamais été retrouvés. Pour d'autres, les fouilles menées par les enquêteurs ont permis de remonter jusqu'aux corps. Non sans difficulté. Dans Les Voix du Crime, Francis Nachbar, ancien avocat général lors des audiences de 2008, raconte comment Michel Fourniret a tenté de piéger les enquêteurs lors des recherches au château du Sautou, un de ses domiciles.

"Il nous a indiqué trois endroits pour le corps de la petite Jeanne-Marie Desramault, qui était enterrée, ensevelie, enfouie à l'entrée du parc (…) Donc on commence à creuser. Et puis on ne trouve rien. On a commencé peut être à 9 heures du matin, jusqu'à 17 heures. On a creusé un certain nombre de trous. On ne s'est pas arrêté aux trois premiers", raconte le magistrat.

À écouter

81. Affaire Fourniret-Olivier : le couple machiavélique raconté par le procureur qui a mené l'enquête 1/2

00:29:17

Les fouilles s'éternisent et devant l'absence de corps, les enquêteurs s'interrogent. "À ce moment là, je me souviens que le procureur général de l'époque, Yves Charpenel, vient vers moi et me dit 'il nous manipule, c'est un grand manipulateur'", rapporte Francis Nachbar. À force de persévérance, de patience, et d'échanges avec le tueur en série, les enquêteurs retrouvent finalement le corps de la jeune fille, disparue en 1989.

De 2004 à 2006, de nouvelles recherches s'organisent pour retrouver le corps d'Isabelle Laville, 17 ans, disparue à Auxerre (Yonne) en 1987. Seul indice : le corps de l'adolescente a été jeté dans un puits. Sur une carte, Michel Fourniret collabore et mentionne vraisemblablement par des ronds les lieux qu'il serait pertinent de fouiller, et par des croix ceux qui sont à exclure.

De nouveau, Francis Nachbar reste vigilant. "C'était peut être à nouveau un piège de Fourniret, et que peut être, là où il fallait chercher (…) C'étaient les endroits qu'il avait exclu", se souvient-il. Après une cinquantaine de puits explorés, les effets personnels d'Isabelle sont finalement retrouvés dans une fosse, 19 ans après sa disparition. Un moment douloureux, mais aussi un soulagement pour la famille de la victime.

En 2021, Michel Fourniret décède, emportant avec lui de nombreux secrets : notamment l'emplacement des corps d'autres jeunes victimes, comme celui de la petite Estelle Mouzin, disparue en 2003.

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