Procès de Mehdi Nemmouche : le jihadiste condamné à la perpétuité

La cour d'assises spéciale de Paris a condamné, vendredi 21 mars, Mehdi Nemmouche à la réclusion criminelle à perpétuité. Il a été reconnu coupable d'avoir été le geôlier de quatre journalistes français otages du groupe État islamique (EI) en Syrie en 2013.

La cour a assorti la peine d'une période de sûreté maximale de 22 ans, pendant laquelle il ne pourra pas demander de libération anticipée. Mehdi Nemmouche, condamné en 2019 à la perpétuité pour l'attentat contre le musée juif de Bruxelles, où il avait abattu quatre personnes en 2014, était jugé à Paris depuis le 17 février avec quatre autres djihadistes.  

Il n'a pas montré de réaction à l'annonce de la peine. Dans une ultime provocation, durant la dernière journée du procès, Mehdi Nemmouche avait assuré "Oui, j'ai été un terroriste et je ne m'en excuserai jamais, je ne regrette pas un jour, pas une heure, pas un acte". Son niveau de dangerosité avait motivé le parquet à réclamer la perpétuité, afin de "protéger définitivement la société" de ce "véritable sociopathe dénué de toute empathie". 

Des otages suppliciés pendant des mois

Le terroriste avait été identifié par les journalistes Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres après l'attaque du musée juif de Bruxelles en 2014. Ils venaient d'être libérés des geôles de Daesh en Syrie, où ils avaient vécu des mois de supplice comme 25 otages occidentaux. Plusieurs des otages avaient été exécutés devant les caméras pour des vidéos de propagande ayant fait le tour du monde.

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Abdelmalek Tanem, 35 ans, coaccusé de Mehdi Nemmouche, que les ex-otages n'ont pas reconnu, a écopé d'une peine de 22 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers. La cour a estimé qu'il avait bien également été un de leurs geôliers.

La cour a ordonné la prison à vie pour deux accusés présumés morts : Oussama Atar, déjà condamné à la perpétuité pour avoir commandité les attentats du 13-Novembre, qui "supervisait la gestion des otages" selon l'accusation, et Salim Benghalem, l'un des chefs des geôliers. Une peine de 20 ans a aussi été prononcée à l'encontre du Syrien Kais Al Abdallah, 41 ans, identifié comme l'ancien numéro 2 de l'EI à Raqqa et impliqué dans l'enlèvement des otages français.