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Otages de l'EI en Syrie : qui est Mehdi Nemmouche, djihadiste jugé à partir de ce lundi ?
Le procès de Mehdi Nemmouche et de quatre autres djihadistes de l'État islamique s'ouvre ce lundi 17 février. Condamné en 2019 à la perpétuité pour l'attentat contre le musée juif de Bruxelles, il est aussi accusé d'avoir détenu 24 occidentaux, dont quatre journalistes français pour Daesh en Syrie en 2013.
Didier François, Édouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres. Quatre journalistes, quatre otages face à leurs géôliers ce lundi 17 février. Enlevés puis séquestrés pendant près d'un an en Syrie par l'État islamique, ils vont être confrontés à leurs bourreaux devant la Cour d'assises spéciale de Paris.
Dans le box des accusés, on trouve notamment Mehdi Nemmouche, le tueur du musée juif de Bruxelles, alias "Abou Omar le cogneur". Les journalistes décrivent un homme sadique qui écrase les doigts de Didier François avec une pince jusqu'à lui faire perdre les ongles. Fan d'actualité et de l'émission "Faites entrer l'accusé", Mehdi Nemmouche leur fait des quiz, leur raconte des blagues, tout en les frappant et en menaçant de les égorger.
Les otages se souviennent tous des cris insoutenables des prisonniers syriens ou de ce corps supplicié laissé par le djihadiste devant leur porte. 300 jours interminables, confirme Nicolas Hénin. "Le principe d'une prise d'otage, c'est qu'on ne sait pas quand ça va finir et on ne sait pas surtout comment ça va finir. Le seul moyen de tenir, c'est de se dire que ça va finir bien. J'ai été torturé par des Français, oui. Comment ? Je préfère pas le dire", témoignait-il sur RTL en 2023.
"Vous témoignerez contre moi"
Pour la première fois, les journalistes vont donc détailler ces sévices à l'audience. À l'époque, en Syrie, Nemmouche le mégalo s'y voyait déjà. Il se projetait à son propre procès. "Vous témoignerez contre moi", prédisait-il aux otages. Le terroriste a pourtant gardé le silence pendant presque dix ans. Aujourd'hui, il se dit prêt à parler.
Ce procès s'est également une plongée rare au cœur de la matrice de l'État islamique, dans les racines de ce qui va devenir une machine à attentats. C'est précisément à ce moment-là que l'EI se structure. Le département des opérations extérieures, l'Amniyat qui va programmer les attentats en Europe, est en train de naître dans les couloirs de ces cachots syriens.
