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Philharmonie de Paris : ce que l'on sait des "graves incidents" ayant perturbé le concert d'un orchestre israélien

Quatre personnes ont été placées en garde à vue après des incidents jeudi 6 novembre au soir à la Philharmonie de Paris, qui ont causé l'interruption à trois reprises d'un concert de l'Orchestre philharmonique d'Israël. Laurent Nuñez a remercié les policiers ayant permis l'interpellation "rapide de plusieurs auteurs de troubles graves".

La Philharmonie de Paris

Crédit : GARDEL Bertrand / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP

Jérémy Billault & Maxime Levy & AFP

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De "graves incidents" en pleine salle de concert. Quatre personnes ont été placées en garde à vue après des incidents dans la soirée du 6 novembre à la Philharmonie de Paris, qui ont causé l'interruption à trois reprises d'un concert de l'Orchestre philharmonique d'Israël, dont la présence en France suscitait la polémique.

"La violence n'a pas sa place dans une salle de concert", a dénoncé la ministre de la Culture Rachida Dati, tandis que l'ambassadeur d'Israël en France dénonce "l'instrumentalisation du conflit israélo-palestinien."

Comme la ministre, la Cité de la musique-Philharmonie de Paris a condamné "fermement les graves incidents" survenus dans la grande salle de concert et a annoncé avoir porté plainte. Quatre personnes, trois hommes et une femme, ont été placés en garde à vue, a annoncé le parquet vendredi matin. 

Des fumigènes et des violences pendant le concert

Jeudi 6 novembre, alors que l'Orchestre philharmonique d'Israël a commencé à jouer, des vidéos visibles en ligne témoignent de la confusion dans la salle Pierre-Boulez. Une personne apparaît brandissant un fumigène depuis les gradins. D'autres personnes tentent de s'interposer et des violences éclatent.

"À trois reprises, des spectateurs en possession d'un billet ont tenté de diverses manières d'interrompre le concert, dont deux fois avec l'usage de fumigènes", a précisé la Philharmonie, dont le dispositif de sécurité avait été renforcé pour cet événement. "Les fauteurs de troubles ont été évacués et le concert, qui avait dû s'interrompre, a repris et s'est achevé dans le calme" sous la direction du chef d'orchestre Lahav Shani et avec le pianiste Sir András Schiff, a-t-elle poursuivi.

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L'ambassadeur d'Israël en France, Joshua Zarka, se trouvait dans l'assistance au moment de ces incidents. "Quelqu'un a sorti un fumigène et il s'est fait tabasser par des gens qui étaient venus apprécier de l'art et qui avaient été gênés par cette conduite", raconte-t-il au micro de RTL. 

Quatre personnes placées en garde à vue

Des policiers "ont permis l'interpellation rapide de plusieurs auteurs de troubles graves à l'intérieur de la salle et de contenir les manifestants à l'extérieur", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, dans un message sur X, en condamnant ces agissements. Les gardes à vue concernent trois hommes et une femme, dont trois pour participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations et une pour organisation d'une manifestation non déclarée, a détaillé le parquet de Paris.

L'une des personnes interpellées est un homme fiché S pour appartenance à la "mouvance contestataire", a appris RTL confirmant une information du Figaro. Dans son sac se trouvaient des boules puantes, de l'encre rouge ainsi qu'une alarme. Selon nos informations, des objets de ce type ont également été retrouvés sur l'homme de 31 ans soupçonné d'avoir craqué un fumigène rouge avant d'être maitrisé par une partie du public ainsi que des policiers en civils présents dans la salle. 

La femme interpellée est âgée de 26 ans. Les policiers ont retrouvé sur elle plusieurs tracts pro-palestiniens. Tous les trois sont actuellement entendus en garde à vue pour groupement en vue de commettre des dégradations, seuls ceux ayant utilisé les fumigènes sont également entendus pour dégradations volontaires. Un quatrième homme est également auditionné pour organisation d'une manifestation non déclarée.

Dati défend "la liberté de programmation et de création"

La ministre de la Culture, Rachida Dati, qui avait dénoncé quelques jours plus tôt les appels au boycott du concert de l'orchestre philharmonique d'Israël, dénonce sur son compte X "les perturbations survenues à la Philharmonie". "La violence n’a pas sa place dans une salle de concert, ajoute-t-elle. La liberté de programmation et de création est un droit fondamental de notre République !"

L'ambassadeur d'Israël en France, Joshua Zarka, estime sur RTL qu'il y a "énormément d'éléments" qui "essaient de politiser et d'instrumentaliser pour des fins politiques le conflit israélo-palestinien". "Malheureusement, ces éléments qui étaient hier au concert et sont le résultat de cette instrumentalisation", ajoute-t-il, affirmant que "les Français en ont simplement assez de cette instrumentalisation". 

Manon Aubry, députée européenne LFI, a refusé sur Cnews-Europe 1 de condamner les violences, en soulignant que l'orchestre "représente l'État israélien". "Aujourd'hui le meilleur moyen que ce type d'incident ne se reproduise pas, c'est que le gouvernement israélien arrête de massacrer tout un peuple", a-t-elle lancé.

Pour sa part, la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, a dénoncé des actes "intolérables" provoqués par "des activistes antisémites d'extrême gauche" et a appelé à "une réponse judiciaire exemplaire".

Des tensions quelques jours avant le concert

En septembre, l'Orchestre philharmonique de Munich avait été déprogrammé d'un festival belge où il devait se produire sous la direction de Lahav Shani, un jeune chef de 36 ans. Lahav Shani avait alors accusé la direction du festival belge d'avoir cédé "aux pressions politiques". "Elle a exigé que je fasse une déclaration politique malgré mon engagement de longue date et publiquement exprimé en faveur de la paix et de la réconciliation", avait-il déclaré.

Ces derniers jours, la polémique avait enflé sur la venue de l'Orchestre philharmonique d'Israël à Paris. Des militants propalestiniens avaient demandé l'annulation du concert. Le syndicat de la CGT-Spectacle réclamait que la Philharmonie "rappelle à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants" d'Israël, notamment dans la guerre à Gaza.

Lundi, la Philharmonie de Paris avait dit espérer que le concert "puisse se tenir dans les meilleures conditions possibles" et rappelé qu'elle accueillait "aussi bien des artistes israéliens que palestiniens" sans "jamais" exiger de prise de position des artistes sur des enjeux politiques sensibles.
"La violence n'est pas un débat. Et la faire entrer dans une salle de concert est très grave", a-t-elle réaffirmé vendredi.

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