Trois femmes ont vécu des faits similaires. Toutes accusent un avocat de 59 ans, renommé en droit du travail, d'avoir capturé des images avec son téléphone sous leur jupe. Parmi elles, une stagiaire et deux collaboratrices. Le parquet a requis jeudi 12 mois d'emprisonnement avec sursis à son encontre.
À l'issue d'une seconde journée d'audience ce jeudi 1er juillet, la procureure a demandé la condamnation de cet avocat, ex-associé d'un grand cabinet parisien, pour "voyeurisme par personne abusant de son autorité" et "atteinte à l'intimité de la vie privée", avec une obligation de soin. Les déclarations des trois plaignantes jugées "constantes, précises, réitérées", cette dernière a décrit "un auxiliaire de justice qui viole l'une des règles les plus élémentaires du droit d'autrui, le droit à l'intimité de la vie privée".
C'est une jeune femme, stagiaire, qui a d'abord porté plainte pour des faits survenus en août 2019. Selon elle, l'avocat l'avait invitée à faire le tour de son bureau pour entrer une information sur son ordinateur. Elle raconte s'être mise devant lui, puis a entendu le son caractéristique de la mise en route d'une vidéo. Elle a alors aperçu le téléphone portable de l'avocat entre ses jambes. "Sonnée", elle a rapidement quitté les lieux.
En creusant, les enquêteurs ont retrouvé deux collaboratrices qui avaient rapporté des faits similaires en 2014. La première a affirmé avoir aperçu des "flash", le deuxième le téléphone allumé non loin derrière elle. Elles ont par la suite rapidement quitté le cabinet. L'avocate de l'une d'elle a décrit une femme "traumatisée" qui a "abandonné une carrière prometteuse".
Le procès a débuté en janvier, et comme au début, le prévenu a répété : "Je suis totalement innocent". Selon lui, "à aucun moment, il n'y a eu chez moi une volonté d'abuser de ma situation". L'avocate de l'accusé, Me Jacqueline Laffont, a plaidé que "ce dossier a été pollué par la rumeur". Selon elle, ce "poison" est lié à un "conflit" qui existait au sein du cabinet avec une autre équipe. La première plaignante a "cru comprendre", elle a "ressenti", a suggéré l'avocate, demandant la relaxe.
L'audience a repris jeudi. Aucun fichier suspect n'a été retrouvé sur les téléphones du prévenu, mais à l'issue de deux expertises, un effacement ne pouvait être exclu. Le procès avait été renvoyé peu avant minuit, après huit heures de débats, le tribunal ayant décidé d'ordonner de nouvelles expertises, techniques et psychologiques. Ce dernier devrait trancher le 8 juillet.
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