Paris : Le Petit Cambodge, symbole des attentats de 2015, squatté
REPORTAGE - Le Petit Cambodge, restaurant où des femmes et des hommes sont morts, tués par des terroristes en novembre 2015, est actuellement squatté par des militants d'extrême-gauche.

Le "Petit Cambodge" est tristement connu pour avoir été l'une des cibles des attentats de novembre 2015. Cinq ans après l'attaque, les responsables espéraient enfin rouvrir un nouveau restaurant. Sauf que le local, toujours en travaux, est squatté depuis plusieurs semaines par des militants d'extrême-gauche.
Les nouveaux occupants ont changé les serrures, badigeonné les murs et organisent des apéros dits "citoyens" dans un lieu qui, désormais, n'a plus grand chose à voir avec un restaurant. Le local a disparu derrière des planches de bois, des tags, des messages politiques et une banderole. Ici, on lutte contre l'embourgeoisement des quartiers populaires.
Les jeunes activistes squattent ce futur restaurant depuis des semaines sous les fenêtres des habitants, pas forcément d'accord avec ce combat. "Je ne suis pas d'accord avec le fait que le quartier se gentrifie, explique un voisin. Après un centre social, je ne suis pas contre. Mais à partir du moment où c'est fait dans la légalité."
"J'ai été touché personnellement par les attentats, confie un autre. Ma sœur fait partie des victimes. Que ça touche ce lieu là, c'est particulier, que ça ouvre en bas de chez moi, c'est d'autant plus un symbole pour moi." Les activistes qui ont refusé de parler à RTL souhaitent créer un centre social autogéré et solidaire.
Le gérant ne peut plus accéder à son local
"Aujourd'hui, ils ont changé les serrures, donc on ne peut plus accéder à l'intérieur, regrette Simon Octobre, le gérant du Petit Cambodge, qui veut tout simplement ouvrir son nouveau restaurant dans ce local acheté il y a cinq ans, juste après les attentats. On ne peut pas constater l'état de l'intérieur."
"Ce sont trois ans de travail, quasiment un million d'euros investis pour pouvoir créer le restaurant, raconte-t-il. On avait recruté des gens qu'on était en train de former pour pouvoir les déplacer dans ce local. Aujourd'hui, plus cette affaire dure, plus l'investissement de cette formation va être long et difficile à assumer, en particulier dans le contexte économique actuel."
Pendant ce temps, Simon Octobre continue de payer son loyer de 5.000 par mois.