Des milliers de Franciliens ont témoigné d'une forte odeur de soufre entre dimanche et lundi 11 mai dans plusieurs régions en Île-de-France. Si les causes ne sont pas encore déterminées, des ONG évoquent la piste d'un accident industriel.
L'association de défense environnementale Robin des bois estime que les odeurs de soufre ressenties ce week-end auraient été occasionnées par les installations de Total. "Pour nous, il faut regarder du côté des sites de Grandpuits (Seine-et-Marne) et Gargenville (Yvelines)", explique son président Jacky Bonnemains.
En cause : des essais auraient pu être pratiqués en fin de semaine dernière à la raffinerie de Grandpuits. De plus, le site de Gargenville "stocke des produits pétroliers et extrait des produits soufrés avant de livrer du kérosène par pipeline jusqu'à Roissy", détaille le Parisien.
Ce ne serait pas la première fois qu'un incident industriel provoque une odeur de gaz soufré dans la région. En mars 2008, l’usine de Total à Grandpuits avait reconnu un incident sur une installation d’épuration de gaz soufrés, provoquant des odeurs similaires en Ile-de-France.
Mais dans ce cas, le géant pétrolier dément. "Les deux sites ont immédiatement procédé à des relevés sur tout leur périmètre. Or rien d'anormal ne s'est produit. La confirmation a été donnée à la DRIEE (direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie)", lundi matin, "que l'odeur ne venait pas de ces sites", explique sa direction.
De son côté, la mairie de Paris ne semble pas convaincue par la cause industrielle. "On n'aurait pas pu passer à côté d'un événement de cette ampleur. (…) Cette odeur pourrait être liée au brassage des réseaux d'assainissement à cause des fortes pluies qui auraient fait remonter les gaz de décomposition", a déclaré Emmanuel Grégoire, 1er adjoint à la mairie de Paris.
Mais le Syndicat Interdépartemental pour l'assainissement de l'Agglomération Parisienne (SIAAP) qui gère le traitement des eaux d'une grande partie de l'Île-de-France, a d'ores et déjà affirmé que ses installations n'ont connu aucun incident, comme le rapporte France 3.
On ne peut pas écarter d'un revers de main le témoignage olfactif de milliers de Franciliens
Jacky Bonnemains, président de l'association Robin des bois
En réponse aux hypothèses formulées par Emmanuel Grégoire, l'ONG Robins des bois rappelle que ces effluves de soufre se sont répandus sur un périmètre trop étendu pour être causées par le brassage des réseaux d'assainissement. "On ne peut pas écarter d'un revers de main le témoignage olfactif de milliers de Franciliens", estime Jacky Bonnemains.
Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS au laboratoire de physique et chimie de l'environnement et de l'espace, se montre également perplexe. "On sait reconnaître l'odeur des égouts qui refoulent. Rien à voir avec l'insecte grillé. Si ça sent le chaud, c'est qu'il y a eu combustion. J'imagine qu'il y a eu un rejet d'un incinérateur, d'une centrale thermique, ou de n'importe quelle usine, que ce soit involontaire ou volontaire. On aurait pu vouloir profiter des très forts vents pour dissiper les odeurs", détaille le chercheur.
Pour l'heure, les investigations se poursuivent. Pour essayer de déterminer l'origine de cette odeur, le laboratoire de la Préfecture de Police a fait des prélèvements dans la nuit de dimanche à lundi. Les résultats sont encore attendus.
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