Nouméa : un détenu remis en liberté pour conditions de détention indignes
Alors qu'il effectuait sa peine dans des conditions de détention jugées "indignes", un sexagénaire a été remis en liberté à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.

C'est une décision inattendue qui a été prononcée par un arrêt de la cour de cassation. Un sexagénaire en détention provisoire à la prison de Nouméa a obtenu d'être remis en liberté, après avoir attaqué ses conditions de détention "indignes", une première dans l'archipel, a indiqué lundi 12 octobre son avocate.
"Mon client avait fait appel de son ordonnance de placement en détention provisoire et j'avais notamment soulevé les conditions de détention inhumaines(à la prison du Camp Est)", a déclaré Me Céline Joannopoulos, confirmant une information révélée ce week-end par le quotidien Les Nouvelles-Calédoniennes. Âgé de 63 ans, l'homme est poursuivi pour infractions à caractère sexuel et doit comparaître le 20 octobre devant le tribunal correctionnel.
Dans son arrêt du 8 octobre, la chambre d'instruction de la cour d'appel ordonne sa remise en liberté avec assignation à résidence sous surveillance électronique après avoir considéré que ses conditions actuelles de détention "constituent un traitement dégradant au sens de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme".
4 mètres carrés pour trois personnes
La Chambre, dont des juges se sont rendus sur place, rapporte que le détenu, incarcéré à trois dans une cellule prévue pour deux, "dispose d'un espace privatif de 3,2 mètres carrés et d'un espace de circulation commun de 4 mètres carrés pour trois personnes". "Les sanitaires ne sont séparés que par un rideau de fortune et tout déplacement dans la cellule est impossible pendant la nuit quand le matelas est au sol", peut-on lire. L'absence de lumière naturelle nécessitant "une lampe allumée en permanence" ainsi que les pathologies chroniques du détenu, hypertension et diabète sont en outre mentionnées.
Cette décision intervient après un arrêt de la cour de cassation de juillet 2020, jugeant que "des conditions indignes de détention peuvent constituer un obstacle à sa poursuite".
"Il me semble que depuis cet arrêt, il s'agit de la première décision nationale. En tout cas, c'est la première en Nouvelle-Calédonie", a déclaré Céline Joannopoulos, qualifiant de "très insuffisantes" les améliorations apportées au Camp Est.
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