Elle était "enfermée dans le garage" : une femme s'échappe après avoir été séquestrée pendant cinq ans, deux personnes mises en examen

Un homme de 82 ans et une femme de 60 ans ont été mis en examen pour la "séquestration avec torture ou actes de barbarie" d'une femme durant près de cinq ans à Saint-Molf (Loire-Atlantique), a annoncé le parquet de Nantes ce mercredi 22 octobre.

La victime âgée de 45 ans "fragile psychologiquement" a été hospitalisée en état "d'hypothermie", a expliqué le procureur de Nantes, Antoine Leroy, confirmant des informations de Ouest-France. Elle était contrainte de vivre dans le jardin ou un garage attenant à la maison où vivaient les deux personnes mises en cause, a-t-il précisé.

La quadragénaire s'est présentée le 14 octobre vers 21h30 chez des voisins. "Dévêtue en grande partie, elle est venue frapper à la fenêtre" et a expliqué être "séquestrée" depuis environ cinq ans, a détaillé le magistrat. La plaignante "a expliqué qu'elle vivait en colocation dans cette maison avec une autre femme" jusqu'à l'arrivée d'un homme. Elle a alors "été priée de quitter les lieux de la maison pour aller vivre dans le jardin, soit dehors, soit dans une tente, soit dans un garage attenant à la maison", a poursuivi Antoine Leroy.

La porte "bloquée depuis l’extérieur par des parpaings"

Une perquisition a permis de confirmer son récit. D'autant qu'aucune trace de vie de la victime n'a été retrouvée depuis 2022, "ses comptes bancaires faisant état d’une rupture brutale dans son mode de vie, sans qu’aucun mouvement n’apparaisse depuis cette date, les derniers mouvements bancaires correspondant à des virements sur le compte de la mise en cause".

La porte du garage où elle se trouvait "était par ailleurs bloquée depuis l’extérieur par des parpaings". "Elle dormait dans des conditions extrêmement précaires, sur un transat", a précisé le procureur. "Elle faisait ses besoins dans un pot ou dans des sacs plastique. Elle mangeait de la bouillie mélangée à du liquide vaisselle. Elle était empêchée de sortir."

Une femme "en état de vulnérabilité"

"C'est une femme particulièrement fragile psychologiquement et donc en état de vulnérabilité, sinon elle se serait probablement défendue autrement. Elle a réussi à sortir quelques fois de la maison mais elle y revenait", a-t-il ajouté. La victime "pouvait passer des journées entières dehors dans le froid sous la pluie et elle a indiqué également être victime de violences".

Comment est-elle parvenue à s'enfuir ? Selon le récit livré par le procureur, la victime a expliqué que le soir des faits, "elle avait profité de ce que l’homme regardait la télévision, pour sortir de l’enclos extérieur dans lequel elle était enfermée". 

Les deux personnes mises en cause ont été placées en garde à vue à la fin de la semaine dernière, "ils ont admis une partie de la matérialité des faits mais en les minimisant considérablement", selon Antoine Leroy. L'octogénaire a été placé sous contrôle judiciaire tandis que la femme avec qui il vivait a été placée en détention provisoire.

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