Depuis la découverte de son corps jeudi 2 février près d'Alès, dans le Gard, Sihem est décrite par ses proches comme une jeune fille inquiète, qui assurait néanmoins ses arrières. Le soir de sa disparition, la jeune femme de 18 ans avait en effet pris soin d'avertir son ami Adam, et Lounès, le manager de la pizzeria où elle travaillait, qu'elle allait passer la soirée en compagnie du principal suspect : "S'il m'arrive quelque chose, c'est Mahfoud", avait-elle dit clairement.
Mahfoud, l'ex-compagnon de sa cousine, a avoué le meurtre en garde à vue et conduit les autorités jusqu'au corps de Sihem. Tandis que celui-ci assure qu'il entretenait une liaison amoureuse avec la victime, les proches de la lycéenne son unanimes : cette relation semble très peu probable. Idir, l'ami d'enfance du meurtrier présumé et ancien codétenu de ce dernier, est aussi de cet avis. "C'est un manipulateur, un toxicomane, un escroc", nous a-t-il confié.
Mahfoud c'est comme ça, quand il nie un truc, il se met un film dans la tête, même lui il y croit.
Idir, ami d'enfance de Mahfoud
Tout comme Adam, qui reste persuadé que Mahfoud a inventé de toutes pièces une histoire d'amour pour "baisser sa peine", Idir soutient : "Quand j'entends qu'elle était amoureuse de lui… Non ! Lui était peut-être amoureux d'elle. Il a dit ça pour éviter la perpétuité", a-t-il estimé. "Il veut éviter la perpétuité, la peine de 20 ans ne lui fait pas peur", a-t-il ajouté, précisant que Mahfoud serait un grand consommateur de cocaïne et d'héroïne.
Dans son témoignage, Idir dit attendre avec impatience les résultats de l'autopsie : "Si ils ont eu une relation sexuelle ce soir-là, elle a été forcée", a-t-il poursuivi avec aplomb. Et de comparer son ancien ami à un "prédateur" tel que "Nordahl Lelandais". "Mahfoud c'est comme ça, quand il nie un truc, il se met un film dans la tête, même lui il y croit", conclut-il.
Lors d'une conférence de presse tenue ce vendredi, la famille de Sihem est revenue sur le passé de Mahfoud, et s'est étonné de la liberté de ce dernier, malgré son casier judiciaire bien rempli.
Le cousin de Sihem, Azzedine, a ainsi déclaré devant les journalistes : "C’est un étonnement de savoir qu’un monsieur comme ça pouvait voyager dans toute l’Europe. Il a agressé des gens qu’on aimait énormément, des voisins, gravement. Et ce monsieur se baladait, il n’avait pas besoin de pointer à la gendarmerie, ni besoin de rendre des comptes à l’État"
Après avoir remercié les services de l'État pour leur travail, la famille a indiqué qu'elle tenait à "refuser toutes les cagnottes". "Ce n’est pas ce qu’on veut. Vos messages de soutien nous suffisent", a-t-elle insisté.