Le parent d'élève Brahim Chnina a été mis en examen mercredi 21 octobre pour "complicité d'assassinat terroriste" dans l'enquête sur la mort de l'enseignant Samuel Paty, décapité vendredi 16 octobre près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines. Ce vendredi, il a été placé en détention provisoire, a appris l'AFP auprès du parquet national antiterroriste et de son avocat.
Cet homme, un père de famille de 48 ans, avait posté deux vidéos appelant à la mobilisation contre l'enseignant. Il avait été interpellé samedi 17 octobre à l'aube, au lendemain de l'assassinat de Samuel Paty, par un réfugié d'origine russe tchétchène, Abdoullakh Anzorov. Il avait ensuite été incarcéré dès mercredi dans l'attente d'un débat devant le juge des libertés et de la détention (JLD) qui s'est tenu vendredi après-midi au tribunal de Paris.
Les investigations ont révélé que l'assassin de Samuel Paty avait contacté le père de famille et qu'ils avaient eu des échanges. "Il ne savait pas qui était Anzorov. Il fait parfaitement confiance à la justice pour que la vérité éclate", a indiqué à l'AFP l'avocat de M. Chnina, Me Nabil El Ouchikli, avant l'audience.
Au total, six personnes ont été mises en examen mercredi pour "complicité d'assassinat terroriste" : outre Brahim Chnina, le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, deux collégiens de 14 et 15 ans ainsi que deux amis de l'assaillant, Naïm B. et Azim E. Une troisième relation du terroriste, Yussuf C., est poursuivi pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui sont accusés d'avoir "nommément désigné comme une cible sur les réseaux sociaux le professeur d'histoire-géographie "au moyen d'une manoeuvre et d'une réinterprétation des faits", avait souligné le procureur antiterroriste Jean-François Ricard.
"C'est un père de famille engagé depuis plus de dix ans dans des associations caritatives et d'aide aux personnes en situation de mobilité réduite", a défendu son avocat Me El Ouchikli.