Une décision prononcée en appel, qui aura permis de préciser davantage l'ancien verdict. Ce lundi 8 octobre, les deux adolescents reconnus responsables de la mort de la jeune Alisha, frappée et jetée dans la Seine en mars 2021, ont été condamnés en deuxième instance. L'un des deux accusés, un jeune homme de 17 ans, a vu sa peine s'alourdir. Ce dernier a donc écopé de 13 ans de prison pour assassinat, au lieu des dix ans actés par le tribunal pour enfants de Pontoise en avril dernier.
La chambre des mineurs de la cour d'appel des Yvelines a rendu son verdict ce lundi, en public, distinguant le rôle joué par le garçon et sa complice de 16 ans dans le meurtre d'Alisha. À l'issue d'un procès à huis clos, le jury a donc retenu la "préméditation" pour le jeune accusé, via des "éléments préparatoires", et le "meurtre" pour la jeune femme qui lui a apporté son concours le 8 mars 2021, sous un viaduc de l'autoroute A15. Celle-ci conserve sa peine de dix ans de prison.
L'avocat du jeune homme, Maître Franck Berton, s'est exprimé auprès du Parisien après l'annonce du verdict. Le conseil, cité par l'AFP, a pointé "un verdict difficilement compréhensible", compte-tenu du fait que l'assassinat est "un crime passible pour les accusés de 20 ans de prison". Et d'ajouter que son client, qui conteste toujours la préméditation, envisage de se pourvoir en cassation. Ce dernier a dix jours pour faire connaître sa décision.
Au printemps 2021, le meurtre d'Alisha, une collégienne de 14 ans frappée, puis jetée dans la Seine par deux de ses camarades - un garçon et une jeune fille - avait ému la France entière. L'adolescente était harcelée sur les réseaux sociaux, après que des photos d'elle en sous-vêtements, volées, ont circulé sur Snapchat. Les deux prévenus connaissaient la victime, qu'ils avaient rencontrée à la rentrée 2020, dans un établissement privé, situé près du centre-ville d'Argenteuil.
Si, au départ, les relations du trio étaient au beau fixe, leur lien se serait détérioré à la suite de "futilités" - un conflit amoureux, des insultes proférées à l'encontre du père du jeune homme -, rapportées par le parquet après l'éclatement de l'affaire. De quoi exclure les futurs mis en cause de leur collège pour harcèlement sur Alisha.
Le jour du drame, la collégienne aurait été attirée sous un viaduc de l'A15, sur un chemin isolé, où elle a reçu plusieurs coups au visage, avant d'être projetée à terre par "une balayette". Les coupables ont ensuite jeté son corps dans la Seine - où Alisha s'est noyée - afin d'effacer les traces de ces violences, avait rapporté le procureur de Pontoise lors du premier procès.
L'affaire a scandalisé une partie de l'opinion et mis l'accent sur la notion de "revenge porn" (diffusion de photos et, ou de vidéos à caractère sexuel d'une personne non consentante), - un délit passible de deux ans de prison et 60.000 euros d'amende lorsqu'il est avéré.
Des conditions notamment décrites par le site e-enfance.org. La marche blanche organisée quelques jours après la disparition d'Alisha, afin de rendre hommage à la jeune fille, avait rassemblé quelques 2000 personnes.
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