Mort d'Alisha, 14 ans : deux adolescents condamnés à 10 ans de prison

Les deux prévenus ont été condamnés pour meurtre par le tribunal pour enfant. La famille, elle, ne comprend pas la décision.

Le portrait d'Alisha, lors d'une marche blanche à Argenteuil.

Crédit : MARTIN BUREAU / AFP

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Un garçon et une fille de 16 ans ont été condamnés ce jeudi à dix ans de prison par le tribunal pour enfants de Pontoise (Val-d'Oise) pour le meurtre d'Alisha, 14 ans, harcelée, battue et morte noyée dans la Seine en mars 2021. À l'époque, sa mort avait suscité un vif émoi dans son établissement scolaire du nord-ouest de Paris.

Initialement poursuivis pour "assassinat", les faits reprochés aux deux ados ont été requalifiés en "meurtre sur mineur de 15 ans", par le tribunal. Au terme de quatre jours d'audience, à huis clos, les juges ont considéré "qu'il n'apparaissait pas d'éléments suffisamment caractérisés" prouvant la volonté "d'actes préparatoires" en vue de la mort de la jeune fille.

Mais les adolescents ont eu "pleine conscience" de la situation et "ne pouvaient ignorer l'état manifeste de la victime" qui les a "suppliés", a ajouté le président, face aux deux jeunes prévenus, collégiens dans le même établissement qu'Alisha au moment des faits.

Incompréhension dans la famille de l'adolescente

Quelques instants après l'énoncé du verdict, la mère de la victime s'est insurgée contre la décision. "C'est pas normal, j'attendais quelque chose de la loi. Eux, ils vont sortir dans 10 ans. Ma fille a été tuée. Ils ont tué ma fille, ils l'ont jetée dans l'eau", a-t-elle crié dans les couloirs du palais de justice de Pontoise.

La collégienne de 14 ans, a succombé le 8 mars 2021 à un guet-apens tendu par ses deux camarades à Argenteuil. Au pied des piliers du viaduc de l'autoroute A15 qui enjambe la Seine, la jeune fille avait retrouvé une fille de sa classe. Quelques minutes plus tard, un garçon s'était approché de la victime pour lui asséner de multiples coups dont certains au visage. La victime avait ensuite été jetée dans le fleuve.

Sa mort dans des conditions sordides avait suscité un émoi considérable, conduisant plus de 2.000 personnes à défiler à la marche blanche organisée en sa mémoire peu après le drame.

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