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Environ 800 personnes avaient réclamé justice pour Adama Traoré le 21 juillet 2018
Crédit : FRANCOIS GUILLOT / AFP
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Le mail des magistrats est arrivé le lendemain de la manifestation de mardi 2 juin, qui a réuni plus de 20.000 personnes à l'appel du comité Vérité pour Adama. Dans le mail, selon les informations de RTL, les juges chargés de l'enquête sur la mort d'Adama Traoré annoncent qu'ils vont entendre le mois prochain, en juillet, deux témoins du drame.
Une demande ancienne de la famille Traoré, car ces témoins n'ont jusqu'ici été entendus que par les gendarmes de l'IGGN lors de l’enquête préliminaire. Or leur témoignage est crucial. En effet l'un d'eux, Chedli M. est l'homme chez qui Adama Traoré s'est réfugié après s'être soustrait à deux premières interpellations par les gendarmes le 19 juillet 2016, parcourant environ 500 mètres à pleine vitesse avant de se réfugier dans un immeuble.
Dans son audition par les gendarmes, Chedli M. raconte qu’on a sonné à sa porte, qu’il a ouvert et trouvé Adama Traoré allongé par terre, menotté et lui demandant de le tirer à l’intérieur. Il décrit, selon son témoignage cité par les experts médicaux mandatés par les juges au début de l’année, "un homme assis par terre, essoufflé, qui n’arrivait pas à parler et qui respirait bruyamment." Chedli M. ajoute qu’il ne pouvait répondre à ses questions parce qu’il n’avait pas les moyens de lui répondre. C'est seulement ensuite qu'il prévient les gendarmes que Traoré est chez lui.
Ce "stress intense" est l’un des arguments utilisé par les experts médicaux désignés par les juges qui ont conclu le 24 mars dernier que la mort d'Adama Traoré était due à une addition de facteurs : pathologies anciennes, consommation de cannabis et stress intense, et non à une asphyxie positionnelle provoquée par les gendarmes.
Pour ces experts, l’essoufflement d’Adama Traoré décrit par Chedli M. ne pouvait pas être dû à une simple course de 500 mètres effectuée par un jeune homme athlétique. La famille Traoré soupçonne ce témoin d'avoir menti sur ses liens avec Traoré et doutent de sa version.
L'autre témoin qui doit être entendu par les juges est un témoin oculaire qui contredit partiellement le récit des gendarmes.
Ces auditions cruciales auraient dû avoir lieu depuis très longtemps
L'avocat de la famille Traoré, Yassine Bouzrou
Contacté, l'avocat de la famille Traoré, Yassine Bouzrou estime que "ces auditions cruciales auraient dû avoir lieu depuis très longtemps et il a fallu attendre malheureusement ce rassemblement pour réaliser cet acte. On peut dire que l'enquête reprend, mais je trouve inadmissible qu'il faille faire des rassemblements afin que des actes élémentaires soient réalisés".
Dans la foulée l'avocat confirme que la famille organisera prochainement elle-même une reconstitution refusée par les juges en février.
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